Après le G20, toujours la guerre des monnaies
Car si les ministres des Finances et les banquiers centraux du Groupe des 20 peuvent s’engager à ne pas dévaluer directement, rien ne permet de garantir que leur monnaie ne continuera pas de souffrir des injections massives de liquidités par les banques centrales, censées soutenir l’activité économique. « Nous nous abstiendrons de procéder à des dévaluations compétitives », peut-on lire dans le communiqué publié samedi à l’issue de la réunion de Moscou. « Nous ne poursuivrons pas d’objectifs de taux de change à des fins de concurrence, nous résisterons à toutes les formes de protectionnisme et nous maintiendrons nos marchés ouverts. » Mais ce sont bel et bien les politiques monétaires ultra-accommodantes menées par la Réserve fédérale américaine ou la Banque du Japon afin de favoriser la croissance qui ont fait baisser le dollar et le yen ces derniers mois et alimentent l’essentiel des débats sur les risques de « guerre des monnaies ». Cette situation ne risque pas de changer de sitôt, ce que n’ont pas manqué de souligner samedi la Chine et plusieurs autres pays émergents. Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a déclaré vendredi que « les Etats-Unis utilisent des outils de politique intérieure pour atteindre des objectifs intérieurs ». De même, Tokyo insiste sur le fait que l’engagement de la Banque du Japon à acheter des quantités illimitées d’emprunts d’Etat sur les marchés vise uniquement à faire sortir l’économie nippone de la récession. Et le G20 a admis que de telles politiques n’avaient rien de répréhensible. Pourtant, une dévaluation, qu’elle soit délibérée et assumée ou qu’elle constitue l’effet collatéral d’une politique monétaire donnée, reste une dévaluation.
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