Goodyear d’Amiens-Nord ; 1.250 salariés menacés
Conséquence de la crise automobile, le site de Goodyear d’Amiens-Nord pourrait disparaître. Selon le quotidien Le Monde vendredi, la direction de Goodyear France va annoncer sa décision de fermer cet établissement lors d’un comité central d’entreprise (CCE), le 31 janvier. Officiellement, l’ordre du jour de la réunion n’évoque qu’une « information aux représentants du personnel concernant la stratégie du groupe pour le site d’Amiens-Nord ». Interrogée par l’AFP, la direction américaine de Goodyear s’est contentée de confirmer la tenue de cette réunion et d’informer qu’elle ne s’exprimerait qu’une fois informés les représentants du personnel. Mais une source proche du dossier, contactée vendredi par l’AFP, a affirmé que la fermeture du site d’Amiens-Nord était « une des hypothèses retenues par la direction ». »Il y aura peut-être un projet de fermeture mais il n’y aura pas de fermeture », a répliqué Mickaël Wamen, délégué syndical CGT, majoritaire sur le site, avant d’ajouter: « On va mettre le gouvernement en face de ses responsabilités ». Il y aura des actions. Cela fait cinq ans que Goodyear n’a pas licencié un seul salarié. On va faire ce qu’on a fait depuis le début. On a déjà démarré plusieurs actions en justice », a rappelé le leader syndical. Les services du Premier ministre ont reconnu un « risque de fermeture », informant que le gouvernement tentait de « renouer le dialogue entre les syndicats, la direction et l’éventuel repreneur », l’américain Titan avec qui les discussions avaient échoué en juin. Pour sa part, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg en déplacement à Toulouse a déclaré que son ministère suivait « depuis plusieurs mois » le dossier et qu’il s’agissait d’une « très mauvaise nouvelle pour la France ». L’arrêt de l’activité concerne « la fabrication de pneus pour voitures de tourisme, soit environ la moitié de l’effectif, ce qui n’est pas une surprise, la direction cherchant, depuis 2008, à s’en débarrasser », précise Le Monde, qui ajoute tout de même que la décision affecterait également l’activité des pneus pour engins agricoles. La fermeture surviendrait au plus tard fin 2014. L’annonce « nous surprendrait en partie dans la mesure où jusqu’à maintenant l’activité de production de pneus agraires n’avait pas été remise en cause par la direction », a déclaré Marc Jonet, de la CFE-CGC, 2e syndicat du site, regrettant le silence actuel de cette dernière. La direction de Goodyear avait annoncé en septembre 2012 le retrait d’un projet de plan de départs volontaires sans licenciements contraints, en l’absence d’un accord avec les syndicats après huit mois de discussions. Un plan social visant à mettre un terme à l’activité de pneus tourisme à l’usine avait auparavant été plusieurs fois invalidé par la justice. Des salariés rencontrés vendredi sur le site d’Amiens-Nord attendaient de pied ferme la réunion du CCE, et se montraient prêts à se battre. Avec les collègues « on discute tous les jours, c’est évident que c’est le sujet prioritaire », a dit à l’AFP Joachim, auditeur système de 43 ans et dans l’entreprise depuis 1984. J’ai des enfants qui sont à la recherche d’un travail et qui ne sont pas les seuls. Vu le nombre de chômeurs qui sont en recherche d’un emploi actuellement, si ça ferme ça ne va pas arranger la situation ». Dans la Somme, le taux de chômage se montait à 12,4% au troisième trimestre 2012 selon l’Insee, contre 9,9% en France. Francis Dudek, 59 ans, qui travaille dans la maintenance, s’est dit lui aussi prêt à se battre « pour les jeunes ». »On s’y attendait forcément. Ca ne peut pas durer 10-15 ans comme ça. En octobre-novembre, ils ont encore baissé la production. Certaines personnes sont employées seulement pour 2 heures-2 heures 30″ par jour, a-t-il expliqué. Fin octobre, Goodyear avait attribué à la crise européenne la chute de 23% de sa rentabilité au troisième trimestre. Crise qui a déjà provoqué l’annonce de plus de 15.000 suppressions d’emplois
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