Vente Rafale : 189 pour l’Inde
L’Inde pourrait commander jusqu’à 189 avions de combat français Rafale à Dassault Aviation, 63 de plus que les 126 en négociation, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources proches des discussions. Cette perspective a été évoquée lors de la visite du ministre indien des Affaires étrangères Salman Khurshid à Paris la semaine dernière, ont indiqué ces sources, alors que le Rafale était engagé dans des opérations de guerre au Mali. »Il y une option pour l’achat de 63 appareils supplémentaires pour lesquels un contrat séparé devrait être signé. Actuellement, le contrat en négociation porte sur 126 avions », a déclaré une source proche des pourparlers. Mais « on parle aussi de la suite », y compris de tranches de commandes supplémentaires, a ajouté une autre source. Le président François Hollande devrait se rendre en Inde le mois prochain, selon l’Elysée. D’après des experts, l’Inde, qui est jusqu’ici le seul client du Rafale à l’export, pourrait faire miroiter la perspective d’une plus grosse commande pour obtenir que Dassault lui cède sa technologie. Compte tenu de la vision de Dassault de son avenir industriel, en particulier dans l’aéronautique militaire, les Indiens s’estiment en position de force pour obtenir le maximum en matière de transfert de technologie », a estimé Jean-Joseph Boillot, expert de l’Inde basé à Paris. L’achat de 126 Rafale a été évalué à 12 milliards de dollars par la presse indienne. Une commande supplémentaire pourrait porter le total à 18 milliards, bien que le montant dépende de l’issue des négociations. En janvier 2012, l’Inde avait préféré le Rafale au Typhoon, construit par le consortium Eurofighter formé des groupes britannique BAE Systems, européen EADS et italien Finmeccanica, pour équiper son armée de l’air. Les 18 premiers Rafale seraient construits en France, les 108 suivants assemblés en Inde par Hindustan Aeronautics Ltd., que New Delhi a choisi comme maître d’oeuvre. »Le premier appareil sera livré trois ans après la signature du contrat », a déclaré une de ces sources. »Cela correspond au délai nécessaire pour la chaîne de production, l’armée indienne ayant besoin d’abord d’appareils biplace, alors que Dassault comme les autres constructeurs produisent actuellement des monoplaces », a expliqué un expert. L’Inde demande des compensations (offset) à hauteur de la moitié du contrat au bénéfice de son industrie. Dassault et HAL doivent identifier les secteurs où des industriels indiens peuvent contribuer au programme. « Les négociations sur les off-sets avancent bien », a assuré une source proche du dossier. Des spécialistes insistent sur la complexité du dossier, alors que des échéances évoquées pour la conclusion du contrat sont dépassées les unes après les autres. »Aucune date butoir n’a été fixée, a déclaré un responsable proche du dossier. Les négociations progressent bien et nous pouvons espérer que le contrat sera signé dans une période raisonnable ». Jeudi dernier, M. Khurshid s’était montré encourageant: « les bons vins français mettent du temps à parvenir à maturité, il en est de même pour les bons contrats ». Un contrat en Inde pourrait influencer le choix du Brésil qui a besoin de 36 avions de combat. Dassault vise aussi Emirats Arabes Unis, Malaisie et Canada. L’Inde a annoncé son choix après que le Rafale a fait ses preuves dans la guerre en Libye en 2011. L’appareil participe aux frappes contre des groupes islamistes au Mali. De nouvelles tensions ont éclaté début janvier entre Inde et Pakistan qui se sont livré trois guerres depuis 1947. La signature d’un contrat franco-indien sur le Rafale pourrait provoquer l’ire d’Islamabad, selon des spécialistes de la région.
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