A défaut de stratégie, la com. contre le chômage
Une dizaine de séminaires gouvernementaux sont prévus cette année. Vendredi, le premier d’entre eux concernait l’emploi et les mesures pour lutter contre le chômage. A la fin de cette réunion, qui s’est déroulée à Matignon, Jean-Marc Ayrault et les ministres concernés ont communiqué sur le sujet, réexpliquant, voire répétant les dispositifs déjà annoncés ou en cours de mises en œuvre. Le message du Premier ministre à son gouvernement était d’ailleurs limpide vendredi matin : il a demandé à chacun « d’aller à la rencontre des forces vives du pays pour leur dire ‘voilà la politique du gouvernement’ ». Les ministres « le font déjà mais nous allons le faire de façon systématique », a-t-il affirmé devant la presse. Du coup, tous les ministres se sont mis à répéter les messages, déjà bien relayés par Matignon et l’Elysée, sur la « bataille pour l’emploi » et « l’inversion, coûte que coûte, de la courbe du chômage d’ici la fin de l’année ». « Nous ne faisons jamais assez de pédagogie lorsque nous sommes en crise, lorsqu’il y a des difficultés », s’est justifié Bernard Cazeneuve (ministre délégué aux Affaires européennes) devant des journalistes vendredi. Interrogé sur cette ultra-communication lors de la matinale d’Europe 1, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, a reconnu que « la communication, c’est la pédagogie de la répétition ». « On dit beaucoup qu’il faut davantage communiquer », a-t-elle ajouté. Jeudi soir, l’UMP Roger Karoutchi a vu dans cette stratégie un angle d’attaque. L’élu des Hauts-de-Seine a ainsi qualifié François Hollande et Jean-Marc Ayrault d’ »adeptes de la méthode Coué ». Or, selon lui, ils devraient « accepter les réalités économiques et sociales et changer de politique ». Mais, pour leur part, les sondeurs ne voient pas en ce positionnement une erreur de stratégie. Au contraire, il s’agit, pour le gouvernement, d’occuper le terrain en attendant de pouvoir présenter des résultats. « C’est nécessaire et utile : là, le sens est clair, c’est l’emploi. Sur cette séquence, on ne peut pas reprocher au gouvernement de ne pas être dans la cohérence », affirme ainsi Frédéric Dabi de l’Ifop. Avec 3,13 millions de demandeurs d’emplois fin novembre, l’emploi reste la préoccupation majeure des Français dans les sondages. De ce fait, « cela paraît logique et cohérent que ce soit mis en avant à ce point » par le pouvoir, estime Brice Teinturier d’Ipsos. Mais, s’il est d’accord avec ce constat, Bruno Jeanbart d’Opinionway relève que le pari de Jean-Marc Ayrault peut être « risqué à court terme ». En effet, « il y a peu de chances pour le gouvernement d’avoir de bons résultats » dans l’immédiat. Il va donc falloir tenir.
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