Produire français, mais quand ?
Produire français, le slogan est séduisant mais quand ? L’offre est inexistante dans nombre de secteurs et on ne reconstruit pas un tissu industriel en quelques mois voire en queues années. En dix ans, l’industrie française a perdu 500.000 emplois. Et dans certains secteurs, les usines et même le savoir-faire ont disparu. Dans le textile, les produits français représentent à peine 10% de ventes ; En dix ans, la part des produits fabriqués en France est passée de 67% à 64% ». Et la production contient de plus en plus de pièces étrangères. Dans l’électro ménager, l’ameublement, l’informatique, les produits vidéo, les produits de télécommunications, la machine-outil l’offre française est insuffisante voire parfois inexistante. Rendre les pays émergents seuls responsables des affres de notre commerce extérieur est une erreur de diagnostic. En réalité, 57,9% des importations françaises proviennent des autres pays de l’Union européenne, à commencer par l’Allemagne, mais aussi l’Italie pour la mode et le textile. La Chine est même le seul pays émergent parmi nos dix principaux partenaires. La France a enregistré, l’an dernier, ses principaux excédents, en dehors du Royaume-Uni, dans les pays émergents : Emirats arabes unis, Turquie, Afrique du Sud, Liban et même Singapour. Le problème de la France, c’est d’abord le déséquilibre de ses échanges commerciaux avec ses voisins comme l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, etc. ; ce sont aussi les difficultés rencontrées dans des secteurs qui étaient autrefois nos points forts, comme les industries agro-alimentaires où nos surplus fondent depuis des années ; ce sont enfin des secteurs industriels, comme celui de l’automobile devenu déficitaire – 3,8 milliards d’euros, en 2010. La taxe sur les importations voulue par le gouvernement-seulement pour la France si nécessaire- ne changera rien ; en outre elle est juridiquement impossible à mettre en œuvre.