Le gouvernement n’atteindra pas ses objectifs économiques et financiers et sautera en 2013
Les déficits de 2013 dépendront de la croissance et des économies ; Hollande pendant sa campagne avait prévu 1.7% de croissance du PIB, au gouvernement il a retenu 0.8%, l’INSEE, le FMI, tous les experts prévoient la quasi stagnation. Conclusion, il va manquer une quinzaine de milliards qui vont j’ajouter aux 30 milliards d’économie prévues et qui ne seront pas réalisées compte tenu notamment de la dérive des comptes sociaux (Assedic notamment).Le gouvernement n’en démord pas : le déficit sera réduit à 4,5% du PIB en 2012, et à 3% en 2013. Pourtant, Jean-Marc Ayrault a reconnu mercredi qu’il pourrait être amené à revoir ses prévisions de croissance. « Les hypothèses de croissance ça ne se décrète pas! On s’adaptera en fonction de la situation », a concédé le Premier ministre, interrogé sur BFMTV-RMC sur un éventuel rabaissement de ses pronostics. Cette éventuelle adaptation risque pourtant de le mettre devant un cruel dilemme. En effet, si le gouvernement tient à remplir ses objectifs de réduction de déficit, mais qu’il rabaisse sa prévision de croissance, il devra accroître la rigueur, ce qui risque de ralentir encore plus la croissance. Les prévisions actuelles sont-elle tenables ? La « situation » semble inéluctablement conduire le gouvernement à revoir ses ambitions. Lors de sa prise de fonction, Jean-Marc Ayrault avait déjà voulu se montrer prudent, en ramenant l’objectif de croissance à 0,3% pour cette année et 1,2% pour l’an prochain, contre 0,7% et 1,7% pendant la campagne présidentielle. Mais il pourrait bien avoir été optimiste. Car depuis la France s’est engluée dans une phase de croissance nulle, avec trois trimestres de stagnation depuis l’automne 2011. Et beaucoup d’économistes s’accordent à dire que le Premier ministre avait vu large. Le Fonds monétaire international ne table, lui, plus que sur une progression de 0,8% de l’économie française en 2013. La Banque de France prévoit, quant à elle, une légère récession en 2012, et une croissance de 1% en 2013. Quant à la prévision moyenne dressée par Consensus Forecast à partir d’une vingtaine d’instituts publics et privés, elle s’établit à seulement 0,5% en 2013, après 0,1% cette année. Jean-Marc Ayrault semble avoir écouté ces mauvais présages. Ses propos se montrent en tout cas bien plus nuancés que ceux de Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, qui assurait mi-août qu’une révision des prévisions de croissance « n’étaient pas d’actualité ». Et semble désormais être bien seul à y croire. À combien devraient s’élever les efforts en cas de prévision à la baisse? Une baisse de 0,1 point de croissance coûterait 2 milliards d’euros au pays, selon l’Insee. Or le gouvernement prévoit déjà plus de 30 milliards d’euros d’économies réparties entre hausse d’impôt et baisse des dépenses pour 2013, avec ses prévisions de croissance actuelles. Une baisse des prévisions ne feraient qu’accroître la facture. Selon la Cour des comptes, une croissance économique de 1% en 2013 (prévision de la BdF) exigerait 33 milliards d’économie pour tenir l’objectif 2013. Si la croissance est plus élevée (1,5%), l’effort ne sera « que » de 28 milliards et si elle est plus basse (0,5%), il faudra trouver 38,5 milliards, détaillait l’institution dans son rapport annuel début juillet.