Le mur budgétaire des Etats Unis fait peur, pas celui de la France ?
Curieux que personne n’ait fait le rapprochement entre le mur budgétaire des Etats Unis et le mur budgétaire français. Résumons, faute d’accord pour gérer ce mur (limite d’endettement), ce seront automatiquement des réductions de dépenses budgétaires et des impôts en plus. Résultats, une croissance en berne et une augmentation du chômage. Le mur budgétaire aux Etats Unis entrainerait une baise de croissance de 0.5 ; en France c’est plus 1 ou 2 points croissance qui seront perdus du fait de l’austérité ( imposée par le mur budgétaire du traité budgétaire européen). Aux Etats Unis le chômage passerait d’environ 8% à 9, en France, le taux passera de 10 à 12,5%. Conclusion, le mur budgétaire est insoutenable aux Etats Unis mais pas en France ; les mêmes symptômes, les mêmes remèdes entraineraient donc des conséquences différentes ? Non, si l’on se réfère à ce que dissent les américains eux mêmes. Laisser l’économie américaine se heurter au « mur budgétaire » provoquerait aux Etats-Unis, et probablement au-delà, une nouvelle catastrophe, que les élus américains semblent désormais déterminés à éviter. L’image du « mur budgétaire » désigne les hausses d’impôts et baisses de dépenses publiques qui entreront en vigueur automatiquement début janvier à moins d’un accord exprès entre le président Barack Obama et les élus démocrates et républicains du Congrès pour l’éviter. En cas contraire, les dépenses de l’Etat fédéral pour l’exercice budgétaire 2013, commencé le 1er octobre, seraient réduites de 109 milliards de dollars. Les hausses d’impôts frapperaient toute la population. Selon le Tax Policy Center, organisme de recherche indépendant sur les questions de politique fiscale, les prélèvements augmenteraient de 20% pour tous, engendrant un coût supplémentaire de 2.000 dollars par an pour les ménages de la classe moyenne. Les économistes redoutent que la hausse brutale des impôts pénalise la consommation des Américains et que, conjugué à une réduction drastique des dépenses publiques, cela n’entraîne une chute de la demande intérieure. La banque centrale américaine (Fed) prévient depuis plusieurs mois qu’elle n’aura pas les moyens d’empêcher dans ce cas l’économie de retomber dans la récession, alors que le pays ne s’est toujours pas remis de la précédente, qui l’a frappé de décembre 2007 à juin 2009. Selon les dernières estimations du Bureau du budget du Congrès (CBO), publiées au début du mois, le « mur budgétaire » ferait reculer le PIB américain de 0,5% en 2013, et entraînerait une remontée du chômage à 9,1% l’an prochain (contre 7,9% aujourd’hui). Professeur d’économie à l’Université du Maryland, Peter Morici juge ce scénario bien optimiste. Selon lui, les conséquences du « mur budgétaire » pourraient s’avérer « désastreuses« : « envolée du chômage au-dessus de 15%, effondrement financier des Etats fédérés, défaillances en série d’emprunteurs immobiliers, et faillites de centaines de banques ».
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