krach éclair à Wall Street
Prémonition ou fébrilité avant une fin du monde qui était en théorie annoncée vendredi, Wall Street avait connu un nouveau « flash crash » ou « krach éclair » la veille. L’indice Standard & Poor’s 500 E-mini (un « clone » de l’indice Standard & Poor’s 500, mais d’un montant moins important) a chuté de 3,6 % en quelques secondes, du fait des inquiétudes relatives à la « falaise budgétaire », avant de se reprendre. Un épisode qui n’est pas sans rappeler le 6 mai 2010, quand une chute de 998,5 points de l’indice Dow Jones se produisit en cinq minutes, suivie là encore par une remontée aussi brutale dans le quart d’heure. La chute des actions américaines en fin de semaine dernière s’est effectuée dans de faibles volumes et liquidités du fait de l’absence de nombreux opérateurs et investisseurs. Les traders haute fréquence (THF) assurent alors une grande partie des transactions. Ils se portent contrepartie des ordres d’achat ou de vente, mais peuvent se retirer brutalement du marché, créant des trous d’air imprévisibles. Ceux-ci sont plus nombreux depuis l’avènement du trading haute fréquence, mais pourtant, le premier « flash crash » de l’histoire eut lieu il y a cinquante ans, bien avant l’avènement du trading automatisé. Le 28 mai 1962, dans des volumes record, l’indice Dow Jones avait décroché de 5,7 % en un bref laps de temps, emportant toutes les stars de la cote (IBM, Polaroïd, Texas Instruments, etc.). Intervenu après une envolée de 27 % de Wall Street en 1961, ce krach éclair suscita une enquête du régulateur, qui conclut alors à la responsabilité des teneurs de marché. Astreints à se porter contrepartie des ordres des investisseurs, ils n’ont pas rempli leurs obligations, compte tenu de la trop forte volatilité, synonyme de risques trop élevés pour eux. Le mal était fait. Apeurés, les petits porteurs se retirèrent en masse de Wall Street et 8 % des courtiers firent faillite cette année-là. Les « mini-flash crashs », des variations prononcées (à la hausse ou à la baisse) en un très court laps de temps (inférieur à une seconde) sur les actions américaines, et non pas les indices, sont très courantes. Plus de 5.000 ont été recensés durant quatre mois très agités (septembre à novembre 2008, mai 2010), selon une étude (1). Ces chutes sont la conséquence « de la fragmentation des marchés en une myriade de places (13 Bourses organisées, 30 Bourses de l’ombre rien qu’aux Etats-Unis…) » plus que de la responsabilité des THF
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