Parisot : réforme de toutes les retraites
Syndicats et patronat, qui gèrent les régimes complémentaires de retraites Arrco (tous les salariés du privé) et Agirc (cadres) ont déjà décidé le gel des retraites complémentaires. En cause, les déficits de l’Agirc (cadres du secteur privé) et de l’Arrco (tous les salariés du privé), encore excédentaires en 2009, atteignent désormais environ 4,5 milliards d’euros. Une situation due à l’évolution démographique et à la conjoncture économique, avec un chômage accru qui entraîne une baisse des cotisations. Les réserves financières seraient épuisées dès 2017 pour l’Agirc et 2020 pour l’Arrco. Sachant que, selon les données communiquées par les deux régimes, « une moindre revalorisation d’un point des allocations » sur un an rapporterait 781 millions d’euros en 2017 et un gel en 2013 rapporterait 1,4 milliard en 2017 ». Des simulations sur une modification de la durée de cotisation ou de l’âge de départ à la retraite ont également été détaillées. Selon Philippe Pihet (FO), « il y aura vraisemblablement des mesures sur les ressources (cotisations) et sur les prestations », comme une revalorisation moindre des pensions, mais « on ne signera pas de chèque en blanc », a-t-il prévenu. Pour la CFDT, « ll faudra des efforts combinés des entreprises bien sûr, et aussi des salariés et des retraités. Mais on ne peut prendre des mesures conservatoires que si cela s’inscrit dans une vision à long terme », a expliqué Jean-Louis Malys, le négociateur du syndicat. Ce ne sont pas seulement les complémentaires qui sont en cause mais toutes les retraites dont le financement n’est plus assurée à court terme. La présidente du Medef a estimé dimanche que la réforme menée sous la présidence de Nicolas Sarkozy est insuffisante et qu’il fallait œuvrer pour repousser l’âge minimum de départ à la retraite à 63 ans. 62 ans ce n’est pas assez. Les salariés devraient avoir au moins 63 ans pour pouvoir partir à la retraite en bénéficiant d’une pension à taux plein, considère Laurence Parisot, la présidente du Medef. Invitée dimanche sur BFM TV, elle a déclarait: « Nous disions déjà en 2010 qu’il faudrait au moins 63 ans, et je le redis aujourd’hui. Il faudra à nouveau repousser l’âge légal de départ à la retraite, allonger la durée de cotisations ». Elle s’est appuyé sur une comparaison avec la situation dans d’autres pays européens: « Est-ce que nous, en France, on peut être les seuls à rester à 62 ans, alors que nos voisins espagnols, italiens, anglais allemands, sont suivant les cas entre 65 et 67 ans ? Non, ce n’est pas possible ». La réforme menée sous le mandat Sarkozy qui a porté de 60 à 62 ans l’âge minimum et à 65 ans l’âge requis pour bénéficier d’une pension à taux plein quelle que soit la durée de cotisations est donc insuffisante a ses yeux.
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