Une peugeot low-cost, la 301
.Huit ans après les débuts de la Logan de Renault, PSA lance à son tour des modèles à petits prix pour rattraper son retard dans les pays émergents. Le groupe a lancé début novembre en Turquie la Peugeot 301, un modèle familial tricorps – avec coffre apparent – et son équivalent chez Citroën, la C-Élysée. Ces véhicules seront commercialisés dans la foulée au Maghreb, puis en Russie, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient. Ils seront ensuite produits en Chine, pour un lancement en 2014. Le constructeur compte vendre 150.000 Peugeot 301 et 100.000 C-Élysée en 2014, dont la moitié en Chine. «En Turquie, comme dans de nombreux pays émergents, les modèles à coffre apparent représentent la moitié des ventes du principal segment, celui des voitures compactes. Nous ne pouvions pas rester absents de ce créneau», souligne Maxime Picat, le directeur de la marque Peugeot. La 301 s’adresse «aux familles de la classe moyenne qui cherchent une voiture robuste, avec de la place à l’intérieur et un grand coffre, mais aussi moderne, le tout pour un prix accessible», poursuit-il, en précisant que cet achat peut représenter «un an de salaire ou plus». La 301 et la C-Élysée évolueront dans l’univers de prix des Hyundai Accent ou Chevrolet Aveo. Elle sera proposée autour du bassin méditerranéen à un prix inférieur à celui de la 208, soit à partir d’environ 10.000 euros en Algérie. Un tarif plus élevé que celui de la Logan (7990 euros dans ce pays et 6600 euros au Maroc). Principale limite de ce projet, PSA n’a pas poussé jusqu’au bout la démarche low-cost. Après avoir envisagé de créer une nouvelle usine dans un pays à bas coûts, le groupe a opté pour une production à Vigo, en Espagne. Il ne bénéficiera donc pas des avantages de Renault, qui fabrique sa gamme «entry» au Maroc et en Roumanie, avec des coûts salariaux horaires de trois à cinq fois inférieurs (ceux des ouvriers espagnols sont compris entre 20 à 22 euros de l’heure). Contrairement à Renault, PSA n’a pas non plus créé de toutes pièces une plate-forme low-cost. La 301 – comme la C-Élysée – est basée sur la plate-forme de la 208, avec laquelle elle partage 60 % des pièces. «Nous avons tout fait pour que la voiture soit le moins chère possible, tout en restant une vraie Peugeot», explique Hubert Passignani, le responsable du projet. La 301, qui se veut «une voiture simple», compte 20 % de pièces principales en moins que la 208. Des économies de 10 à 15 % ont par ailleurs été réalisées sur de nombreux composants. Les plastiques retenus sont ainsi moins sophistiqués, et les moteurs ont été simplifiés. À l’inverse, il a fallu investir pour rallonger la voiture. Le Lion assure que la 301 sera «rentable», et devrait «contribuer fortement à améliorer la situation du groupe». «Un meilleur taux de remplissage permettra d’abaisser les coûts de production de l’usine de Vigo, qui profite également de sa grande proximité avec le port», explique Hubert Passignani. Pour les véhicules fabriqués en Espagne, le point d’équilibre n’est cependant pas situé «très au-dessous» des volumes de production prévus (125.000 exemplaires pour les deux marques), reconnaît-il. Il est donc peu probable que ces voitures dégagent des marges aussi élevées que le low-cost de Renault (de 9 à 14 %, selon les pays). Parallèlement, PSA pourrait chercher à s’inspirer du succès de la Logan en Europe. Citroën va ainsi lancer la C-Élysée en Espagne et au Portugal. «Nous regarderons les ventes avec attention», souligne Maxime Picat, de Peugeot, qui explique «ne rien s’interdire» pour l’Europe de l’Ouest et la France. «Si les clients nous demandent la 301, nous la leur vendrons», précise-t-il.
0 Réponses à “Une peugeot low-cost, la 301”