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Le Canada choisit la croissance, pas l’austérité

Le Canada choisit la croissance, pas l’austérité

Le canada ne veut pas suivre le mauvais exemple de l’Europe ; bien qu’étant assuré d’une croissance de l’ordre de 2% en 2012 et 2013, l’objectif de rééquilibrage budgétaire est repoussé en2017. Le ministre des Finances canadien, Jim Flaherty, a annoncé mardi qu’Ottawa visait désormais un retour à l’équilibre budgétaire à l’horizon de l’exercice 2016-2017, soit un an plus tard que l’objectif précédemment fixé, en raison de la chute des cours des matières premières.  Il a cité également la crise en Europe et le « mur budgétaire » aux Etats-Unis, premier partenaire commercial du Canada.  Lors de la présentation du budget en mars, Ottawa tablait sur une croissance de 2,4% pour 2012 et 2,1% pour 2013. Les prévisions sont désormais de 2,1% pour cette année et de 2,0% pour 2013.  Le gouvernement prévoit désormais un déficit de 24,1 milliards de dollars (1,4% du PIB) pour l’exercice en cours, qui s’achèvera le 31 mars, et de 13,2 milliards en 2013-2014 (0,9%).  Ottawa table maintenant sur un excédent net de ses finances de 1,7 milliard de dollars pour 2016-2017.  Bien que les prévisions relatives aux revenus soient inférieures aux chiffres présentés dans le budget de 2012, les projections budgétaires montrent néanmoins que le gouvernement « est encore en bonne voie pour rétablir l’équilibre budgétaire à moyen terme », a déclaré M. Flaherty lors d’une allocution télévisée.  Il s’est cependant abstenu de prononcer lui-même les mots annonçant le report du sacro-saint retour à l’équilibre budgétaire, qui devrait ainsi intervenir après les prochaines élections législatives prévues pour 2016.  Mais ses services ont, alors qu’il s’exprimait, présenté un document détaillant cette mise à jour budgétaire. Le taux de chômage, actuellement de 7,4%, devrait continuer de « reculer progressivement » jusqu’à atteindre « 6,4% en 2017″, a noté le ministère des Finances.  Ainsi, a poursuivi le ministre, « la dette fédérale canadienne devrait descendre à 28,1% du PIB d’ici 2017-2018, de sorte que la dette nette totale du Canada demeurera, et de loin, la plus basse parmi les pays du G7″.  Le ministre a évoqué trois causes principales à la révision des objectifs budgétaires fixés en mars.  Le recul des cours des matières premières est « en train d’affecter à la baisse le revenu du gouvernement » et a « va avoir un impact direct et important sur les prévisions budgétaires », a-t-il dit.  Surtout, a-t-il souligné, « la plus grande inquiétude vient de deux risques à l’étranger: la crise en Europe et le mur budgétaire aux Etats-Unis », ensemble de hausses d’impôts et de réductions des dépenses publiques susceptibles de se produire à partir de janvier.  Se disant « encouragé par les décisions prises par les dirigeants européens », il a toutefois averti: « les intentions doivent se traduire en actions » tant la crise en zone euro continue de « nous menacer tous ».  En ce qui concerne les Etats-Unis, le ministre canadien a estimé qu’ils avaient « besoin d’un plan à moyen terme crédible pour réduire leur déficit budgétaire ».  Pour cette raison, « un accord politique à court terme (sur le mur budgétaire) est nécessaire » entre la Chambre des représentants, dominée par les républicains, et le Sénat démocrate, « afin de rassurer les marchés et les investisseurs », a-t-il dit.  La santé économique du Canada dépend étroitement de celle des Etats-Unis: Ottawa et Washington réalisent des échanges de près de deux milliards de dollars par jour et l’oncle Sam absorbe quelque 80% des exportations canadiennes.

 

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