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Etats-Unis : Bâle III, on verra plus tard !

 Etats-Unis : Bâle III, on verra plus tard !

Les Etats Unis qui n’avaient déjà pas appliqué les normes de Bâle II ne sont pas prêts d’appliquer Bâle III. En faiat la fragilité du système bancaire américain demeure. Publiées il y a deux ans, suite à la faillite de Lehman Brothers, ces normes devaient commencer à s’appliquer au 1 er janvier, pour une mise en oeuvre totale en 2019. Elles imposent aux banques du monde entier de renforcer leur capital pour mieux se prémunir contre la survenance d’une nouvelle crise. Les règles sont nombreuses et complexes : elles imposent notamment que les fonds propres (actions et réserves essentiellement) représentent au moins 7 % des actifs pondérés des risques. Avec ce report, les banques américaines gagnent un sérieux avantage compétitif par rapport à leurs concurrentes européennes, contraintes de renoncer plus rapidement aux activités trop gourmandes en capital.  La Fed ne donne aucune précision quant au nouveau calendrier qui pourrait s’imposer aux banques américaines. « De nombreux établissements ont dit leur inquiétude de se voir soumis à une réglementation définitive sans avoir le temps de la comprendre ou de changer le système comme il conviendrait », a-t-elle simplement justifié dans un communiqué.  Sa décision ne surprend d’ailleurs qu’à moitié : Washington a toujours renâclé à se conformer aux règles fixées en la matière. Les Etats-Unis n’avaient déjà pas appliqué Bâle II. Les lobbies sont puissants : « Il y a de nombreux intérêts particuliers qui s’opposent au changement et la résistance s’intensifie », regrettait Christine Lagarde le mois dernier, à Toronto. Outre les grands établissements internationaux (JP Morgan, Citi, etc.), les banques locales ont visiblement beaucoup joué dans ce report. « Il faut que le législateur envisage des règles séparées pour les petites banques », a estimé l’un des gouverneurs de la Fed, Elizabeth Duke.  Alors que le pays donne de premiers signes de reprise, les autorités semblent par ailleurs très réticentes à appliquer toute mesure susceptible de contrarier la croissance. L’OCDE estime que ces normes pourraient coûter jusqu’à 0,15 % de PIB par an dans chaque pays signataire.

 

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