Plan compétitivité : trop peu, trop complexe et trop tard
Trop peu, car finalemenet ce plan ne fait que compenser les hausses de fiscalité de 2012 et 2013, trop complexe avec des modalités d’application « cathédralesques », trop tard car l’étalement sur 2014-2016 ne répond pas à l’urgence du redressement. Un bon point cependant, la gauche découvre l’enjeu de la compétitivité (coût et hors coût). Finalement , L’annonce d’un plan visant à baisser de 20 milliards d’euros les coûts des entreprises françaises a été cependant bien accueillie, au moins dans son principe, par les économistes même si certains s’inquiètent de sa complexité ou jugent que beaucoup reste à faire en matière de compétitivité. Ils estiment en outre que le gouvernement n’avait d’autre choix que d’étaler sa mise en oeuvre sur la période 2014-2016, le « choc fiscal » imposé par le projet de budget 2013 aux ménages le privant de toute marge de manoeuvre pour leur faire supporter des prélèvements supplémentaires. Le plan dévoilé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s’articule autour d’un crédit d’impôt indexé sur la masse salariale des entreprises qui sera financé pour partie par une hausse de la TVA et la création d’une taxe écologique et pour partie par des baisses de dépenses publiques. « Tout cela va dans le bon sens », estime Michel Martinez, économiste France à la Société générale. « Il y a une prise de conscience des problèmes de compétitivité de l’économie française et cela montre que, à gauche comme à droite, on valide l’idée qu’il faut faire bouger la fiscalité pour qu’elle porte moins sur les facteurs de production. » « On pourra dire que cela ne fait que compenser les hausses de la fiscalité des entreprises sur 2012 et 2013 mais le pari que je fais c’est que, une fois la porte ouverte et si c’est efficace, on ouvrira le robinet plus fort », ajoute l’économiste. Gilles Moec, économiste à la Deutsche Bank, va jusqu’à parler d’un « revirement culturel important » sur le plan économique pour le Parti socialiste même s’il déplore que le plan n’aille pas assez loin. Pour Natacha Valla, de Goldman Sachs, les objectifs du rapport Gallois, qui recommandait 30 milliards de charges sociales reportées sur les ménages, « étaient sans doute trop lourds à porter » pour le gouvernement, qui en a choisi « une version assez neutre vis-à-vis du budget ».
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