Hollande : la compétitivité un gros mot, comme l’économie
La compétitivité est un mot tabou pour beaucoup à commencer par Hollande ; Du coup, on ne veut pas de choc, un pacte, oui mais sur 5 ans et plus. En faiat Hollande, comme la très grande majorité des français, ignore les principes fondamentaux de l’économie, un autre gros mot. Du coup les patrons se radicalisent. La défiance est réciproque entre ceux qui gèrent au quotidien cette économie et ceux qui sont sensés gérer l’intérêt général. «Il y a un sentiment de méfiance réciproque qu’il faut arriver à estomper», expliquait un proche du chef de l’État il y a quelques jours. «Pour une partie du patronat, la gauche, ce sont forcément des gens qui ne connaissent rien à la logique économique. D’un autre côté, c’est vrai qu’il y a une partie de la majorité qui ne la comprend pas.» En social-démocrate modéré formé à HEC et à l’ENA, François Hollande sait qu’il ne pourra pas «accrocher la croissance», comme on dit à l’Élysée, dans un climat de défiance aussi fort avec l’entreprise. C’est pourquoi depuis son élection, il multiplie les rencontres plus ou moins médiatisées avec les patrons. Ses proches conseillers, comme Pierre-René Lemas ou Emmanuel Macron, enchaînent eux aussi des déjeuners. «Les patrons, ce sont de grands cœurs sensibles. On leur dit: “On vous aime, vous créez des richesses”!», raconte-t-on à l’Élysée. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault tente lui aussi d’entretenir le contact: lundi, il a reçu à déjeuner cinq grands patrons, parmi lesquels Gérard Mestrallet, PDG de GDF Suez, ou Jean-Pierre Clamadieu (Solvay). «Je dialogue avec tout le monde. Je dialogue avec les grands patrons, les patrons des PME, des TPE, mais je travaille aussi avec les syndicalistes», a déclaré le chef du gouvernement. Sauf que les rendez-vous avec les syndicalistes sont beaucoup plus discrets… Au grand regret d’une partie du PS, qui trouve l’exécutif plus réceptif aux cris d’alarme des «pigeons» sur la fiscalité des entreprises que des salariés. La ligne dure au gouvernement, qui promettait de «changer le système», n’a plus le vent en poupe. La démondialisation? «On en est loin», sourit un ministre de Bercy en référence au slogan d’Arnaud Montebourg. «François Hollande a à cœur d’avoir un dialogue constructif avec les milieux patronaux.» Mais côté patronat, on attend des preuves. Au bout de la chaine (humaine), les chômeurs attendent aussi
Moscovici : maintenant des « eurobills » ; ou comment faire payer l’Allemagne !
Moscovici : maintenant des « eurobills » ; ou comment faire payer l’Allemagne !
« Nous ne parlons plus d’euro-obligations. Je suis conscient qu’en Allemagne c’est une ligne rouge pour certains, dont le gouvernement actuel », a déclaré Pierre Moscovici lors d’une conférence au côté de son homologue allemand Wolfgang Schäuble. « Ce que je veux dire, c’est que nous devons traiter ensemble le problème de la dette et qu’elle doit être garantie par l’ensemble des dix-sept membres de la zone euro afin de mettre en commun certains instruments de financement à court terme des Etats pour construire la première étape vers une certaine forme de mutualisation de la dette », a déclaré Pierre Moscovici qui s’exprimait en anglais. La chancelière, critiquée en Allemagne pour le soutien apporté aux pays en difficulté de la zone euro, est résolument opposée aux euro-obligations. Pour Merkel, qui envisage de briguer un troisième mandat lors des élections prévues en septembre 2013, elles risqueraient de réduire la pression sur les pays qui doivent assainir leurs comptes publics. Les propos de Pierre Moscovici semblent se référer au projet d’ »Eurobills » qui remonte à la fin de l’année dernière et porte sur une mutualisation partielle à très court terme des dettes souveraines de la zone euro. Porté par deux économistes, dont l’un, Thomas Philippon, est conseiller économique au cabinet du ministre français, ce projet prévoit la mise en place d’une nouvelle agence de la dette pour la zone euro. La possibilité d’émettre des titres à très court ou court terme, de moins d’un an de maturité, garantis par les 17, serait soumise, selon ce projet, au respect des critères de déficit public et d’objectifs de politique économique fixés par l’UE. Peu après la présentation du projet, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn avait qualifié les « Eurobills » de première étape avant la mise en place d’ »obligations de stabilité ». L’opposition allemande a toutefois eu raison des velléités de discussions plus formelles autour de cette idée.