FLORANGE-ArcelorMittal : reprise par des russes ?
Une piste russe pour reprendre les hauts fourneaux de Florange ; faut-il encore que Mittal y consente (rien n’est réglé sur le plan juridique). Si Mittal ferme, c’est précisément pour limiter la capacité et contrôler la concurrence ; Se pose aussi la question de la compétitivité. Alexeï Mordachov, principal actionnaire du groupe Severstal, a entamé depuis deux semaines des discussions pour la reprise des hauts fourneaux de Florange mis en vente par ArcelorMittal, révèle ce mardi «Les Echos». Deux autres candidats sont sur les rangs, selon le quotidien économique. Un espoir pour les 2 500 salariés du site mosellan. «Mordachov est intéressé. C’est l’un des plus sérieux candidats à la reprise. Les premiers contacts pour les négociations ont commencé», aurait confié au journal un responsable à Moscou au fait des investissements russes en France. «Severstal est une solution probable », estime une source en Lorraine. ArcelorMittal est prêt à donner accès aux informations économiques de Florange. Le sidérurgiste russe «vient pour voir, mais, logiquement, il ne peut pas s’interesser qu’aux seuls hauts fourneaux. Il voudra négocier pour obtenir davantage. Donc cela n’est que le commencement», toujours selon la même source. Il est donc trop tôt pour savoir si la piste russe peut déboucher, d’autant que deux autres candidats seraient sur les rangs. Depuis la fermeture des hauts fourneaux, le gouvernement tente de contraindre ArcelorMittal à céder des activités. Le 1er octobre, le groupe a laissé 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur. Si tel devait être le cas, l’opération aurait un parfum de revanche pour Alexeï Mordachov après l’échec du mariage avec Arcelor en 2006. Il reste que l’intérêt de Severstal est accueilli avec scepticisme à Moscou. «Le site de Florange est bien trop vieux et inefficace pour Severstal, qui a déjà compris : c’est beaucoup trop cher de produire de l’acier en Europe », estime Dinur Galikhanov, analyste métallurgie de la banque d’investissement Aton. Le sidérurgiste russe, qui a produit plus de 15 millions de tonnes d’acier brut l’an passé et enregistré 15 milliards de dollars de revenus, dispose déjà d’actifs hors de son pays d’origine. Edouard Martin, délégué CFDT à Florange, rappelle que Serverstal s’est désengagé il y a quelques années de sites en Lorraine, mais que les débouchés dans l’automobile pourraient l’inciter à revenir.
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