SNCF-Pepy : « ça va s’arranger », avec la grève du 24 ?
Retards, hausses de tarifs, politique commerciale, grèves… les motifs de mécontentement des usagers de la SNCF sont nombreux. Une enquête de l’UFC Que Choisir auprès de plus de 13.300 lecteurs fait ainsi état dune chute de dix points en six ans du taux de satisfaction des usagers, à 63% en 2012 contre 73% en 2006. Le principal point noir reste la ponctualité des trains puisque 49% seulement des sondés se disent satisfaits contre 71% il y a six ans. Et ce malgré l’annonce d’un grand chambardement sur l’offre de la SNCF à la fin du mois dernier. Appelé à réagir ce lundi sur RTL, le président de la SNCF n’a pas nié les problèmes mais les a expliqués par l’augmentation du trafic et la saturation du réseau. « La modernisation des trains et des voies est en marche », a assuré Guillaume Pepy. Par rapport à il y a sept ou huit ans, il y a 30% de voyageurs en plus dans les trains donc il faut qu’on achète plus de trains neufs « . Et d’ajouter : « Il y a un gigantesque programme de travaux sur les voies qui représente 1.000 km chaque année entièrement refaits ». Il a pris l’exemple du « RER B en pleine reconstruction » qui sera ouvert « d’ici un an ». Problème, en attendant, les conditions de dédommagement sont aussi dénoncés par les sondés de Que Choisir qui ne sont que 20% à se dire satisfaits du système. Celui-ci ne prend en effet pas en compte les petits retards sur les trajets pendulaires des gens qui vont travailler. Et il existe encore de nombreuses échappatoires au remboursement sur les longues distances. Concernant les tarifs de la SNCF, jugés trop nombreux et trop complexes par les personnes sondées, Guillaume Pepy a fait valoir que « le train c’est fait pour tous, tout le monde doit pouvoir y accéder et pour ça il y a un tarif pour chacun ». Il a martelé qu’un tarif unique serait « inégalitaire » et a rappelé que « le prix moyen d’un billet TGV est de 42 euros ». Sur le prix, il a affirmé » tout faire avec les régions pour que le train soit moins cher que la voiture « . Il met l’accent sur le lancement prochain de » TGV éco » qui se traduiront par la mise en vente de 1 million de places à moins de 25 euros. Il insiste sur le prix moyen d’une place de TGV qui serait de 42 euros. Interrogé sur l’appel à la grève lancé par les syndicats à la veille des vacances de la Toussaint, M. Pepy a affirmé que l’entreprise allait « mettre le paquet sur l’information ». Il a assuré que dès mardi et mercredi, l’information sur tous les trains en circulation serait disponible « absolument partout ». « Je prends l’engagement, puisque la grève se termine vendredi matin à 08H00, que le trafic sera normal vendredi qui est le jour des départs en vacances », a-t-il conclu. Un appel à la grève a été lancé sur l’emploi et les salaires par quatre syndicats (CGT, Unsa, SUD-Rail et CFDT) du mercredi 24 octobre au soir au vendredi 26 à 08H00. Ces derniers voient quant à eux dans le manque d’effectifs la source des maux de la SNCF. Alors que le groupe SNCF met en avant l’embauche de 10.000 personnes en 2012, les syndicats insistent, eux, sur le fait que l’Epic, l’entreprise historique (156.000 cheminots), la SNCF « ne prévoit que 5.300 recrutements en 2012 alors que 6.900 cheminots » doivent quitter l’entreprise. La CGT souligne que l’Epic a perdu 10.000 postes au cours des cinq dernières années, indiquant que les effectifs de cheminots sont passés de 90% des effectifs du groupe en 2007 à 62,7% en 2012. De son côté, la CFDT « déplore une annonce en trompe l’oeil » et estime que l’Epic « pourrait continuer à perdre des emplois sous statut garantissant conditions de travail et de sécurité pour les personnels et répondant aux enjeux graves actuels ».
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