Rapport Gallois, préparation des funérailles
Faute de politique industrielle, le gouvernement comptait sur le rapport Gallois ; Ce rapport est une véritable bombe, il prend le contrepied de ce que dit et fait le gouvernement. Alors plusieurs ténors de la majorité se sont relayés ce week-end pour rappeler qu’elles n’engageront en rien le gouvernement et le président. «Le rapport Gallois est un élément qui sera extrêmement sérieux mais ce n’est pas le seul point de vue qui compte», a minimisé Michel Sapin. Le ministre du Travail a ainsi rappelé que le Haut Conseil au financement de la protection sociale a été mandaté pour faire un état des lieux puis un rapport sur le sujet pour début 2013. «Le gouvernement tranchera à ce moment-là», a-t-il assuré. Même mise à mal par Jacques Attali. «La compétitivité ne se réduit pas à la baisse des charges sociales mais c’est l’innovation, la recherche, le goût du risque», a insisté l’ancien sherpa de François Mitterrand et auteur de deux célèbres rapports sur la croissance. «Le pouvoir d’achat, c’est très important, mais nous ne voulons pas de réforme qui, dans un contexte difficile pour le pouvoir d’achat, brutalise la société française», a pour sa part prévenu Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie et des Finances, en réponse à une hausse nécessaire mais impopulaire de la CSG pour compenser un transfert de cotisations patronales. Un avis partagé par Marisol Touraine, la ministre de la Santé, qui a déclaré dimanche ne pas être favorable à un transfert de cotisations qui «amènerait un choc pour nos concitoyens». Elle a qualifié d’«Arlésienne du moment» le rapport attendu de l’ancien patron d’EADS. «Indépendamment du rapport, il y a un débat sur la possibilité d’un choc de compétitivité», a dit la ministre lors de l’émission BFM Politique/Le Point/RMC Info. «Aujourd’hui notre pays est dans une situation de redressement», a-t-elle rappelé. Concernant le financement de la protection sociale, «nous pouvons réfléchir à ce que les cotisations sociales n’augmentent pas d’avantage, ce qui passe pas des économies de structure, et (…) nous pouvons travailler sur un paquet de mesures fiscales (taxes environnementales, comportementales) (…)», a ajouté la ministre. Louis Gallois a toutefois reçu un appui. Et de taille, de Carlos Ghosn. «Si nous voulons créer des emplois et si nous voulons que l’industrie n’émigre pas de manière massive hors de France, nous avons besoin de réduire les charges qui pèsent sur le travail», a rappelé le patron de Renault. «Il faut traiter ce problème, on n’a pas besoin d’un rapport de plus», a-t-il juré. Jean-Marc Ayrault réunit cet après-midi ses principaux ministres pour une première réunion sur le sujet.
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