Rapport Gallois: en contradiction avec le gouvernement
Le rapport Gallois constitue une bombe à retardement pour le gouvernement. Ce document propose exactement l’inverse de ce qu’a décidé le budget. Gallois s’appuie sur un constat clair, la perte de compétitivité. Ses conclusions sont guettées avec impatience, la France ayant perdu du terrain sur le plan économique face à d’autres pays, notamment l’Allemagne. Son déficit commercial a atteint un niveau record de plus de 70 milliards d’euros en 2011 et sa part du marché mondial est tombée depuis 1990 de 6,2% à 3,6%. Pour y remédier, M. Gallois préconise, selon Le Figaro, « un choc de compétitivité sur deux ou trois ans de 30 milliards » d’euros. Vingt milliards seraient dégagés par une baisse des cotisations patronales, les dix autres par une réduction des cotisations salariales. Les réductions de cotisations concerneraient les salaires jusqu’à 3,5 fois le Smic, selon le quotidien qui ne cite pas ses sources. Pour financer ces baisses, M. Gallois proposerait d’une part une « réduction massive de la dépense publique », au delà des 10 milliards déjà prévus dans le projet de loi de finance débattu au Parlement. Et d’autre part, une hausse modérée de la CSG et de la TVA. Le rapport souhaiterait également « une nouvelle fiscalité écologique sur le diesel ». Pour s’assurer le soutien des syndicats, M. Gallois proposerait « que les représentants des salariés aient une voix délibérative dans les conseils d’administration des entreprises ». L’un des grands patrons français, Carlos Ghosn, en a immédiatement profité pour redemander au gouvernement de s’attaquer à la question de la compétitivité. « Il faut traiter ce problème, on n’a pas besoin d’un rapport de plus », a averti samedi le PDG du constructeur automobile Renault. « Si nous voulons créer des emplois en France et si nous voulons que l’industrie n’émigre pas de manière massive hors de France, nous avons besoin de réduire les charges qui pèsent sur le travail », a-t-il insisté. La CGPME, qui représente les petites et moyennes entreprises, s’est dite de son côté « tout à fait favorable à une baisse importante du coût du travail ». Le gouvernement, pourtant commanditaire du rapport, s’est, semble-t-il, efforcé d’en atténuer la portée, via le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici.
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