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Transports : les grands projets enterrés

Transports : les grands projets enterrés

 

Faute de financement nombre de grands projets seront enterrés. Quels projets de lignes TGV seront abandonnés? Quelles nouvelles autoroutes ne sortiront jamais de terre? Mercredi, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, ne s’est pas prononcé sur ce sujet. En revanche, il a lancé les travaux d’une commission chargée de faire le tri parmi les projets d’infrastructures «listés» dans le Snit (Schéma national des infrastructures de transport) en juillet 2010. L’État et les collectivités locales n’ont en effet plus les moyens de financer les 245 milliards nécessaires pour réaliser sur vingt ans cet énorme plan. «La période a changé», a pudiquement résumé Frédéric Cuvillier. Au début de l’été, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, avait été beaucoup plus direct à propos des lignes TGV: «Le gouvernement n’aura pas d’autre choix que d’abandonner certains projets, expliquait-il. Il faudra élaguer.» En fait, les seules nouvelles lignes TGV certaines d’aller au bout sont celles où le groupe chargé de leur construction a été désigné (la liaison Tours-Bordeaux, Le Mans-Rennes, le contournement Nîmes-Montpellier et le dernier tronçon du TGV-Est vers Strasbourg). Pour le reste, qu’il s’agisse d’autoroutes, de lignes TGV ou de canal, l’État devra faire une croix sur certaines liaisons. La commission composée de six parlementaires et de quatre experts a six mois pour dire quels sont les projets prioritaires et ceux qu’on peut laisser tomber. «Les mots clés de notre mission sont élagage, hiérarchisation, planification et programmation», explique Philippe Duron, député PS et président de l’Afite (Agence de financement des infrastructures de transport) qui sera le rapporteur de cette commission. Les projets les plus menacés? «Ceux qui n’ont jamais existé que sur le papier», a glissé Frédéric Cuvillier, refusant de donner des exemples. D’autres, qui ont fait l’objet de multiples études, risquent eux aussi de ne jamais aller au bout. À commencer par le canal Seine-Nord, qui coûterait 6 milliards et non plus 4,7 milliards comme on le pensait initialement. «Pour boucler le financement, il faudrait que l’Union européenne apporte 40 % des fonds, soit plus de 2 milliards, ce qui semble hautement improbable», glisse un expert. Parmi les projets de TGV, un seul (Bordeaux-Toulouse) semble indiscutable. Tout simplement parce que les collectivités locales de la région Midi-Pyrénées n’ont financé la liaison Tours-Bordeaux qu’à condition que le TGV arrive un jour dans la Ville rose. La ligne Lyon-Turin (plus de 10 milliards) conserve aussi ses chances. «Hollande pourrait la faire pour se rapprocher de Mario Monti et disposer d’un allié face à Merkel», note un observateur. En revanche, la liaison Poitiers-Limoges où les prévisions de trafic sont faibles a du plomb dans l’aile. Comme Nice-Marseille, où il n’y a pas de consensus des élus. De même la prolongation de la liaison Tours-Bordeaux jusqu’à l’Espagne semble compromise, car elle ne fait pas l’unanimité dans le pays basque. Sur le réseau routier, les remises en cause risquent d’être nombreuses ; à l’époque du tout développement durable, les autoroutes n’ont pas la cote. Parmi les projets les plus menacés: les autoroutes Lyon-Saint-Étienne et Toulouse-Castres étaient réalisées, ou encore l’achèvement du périphérique de Caen.

 

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