Grèce : Les bailleurs de fonds se sont trompés
La Grèce est un excellent terrain pour illustrer l’incurie de la gouvernance européenne; pour résumer déjà 50 milliards daides et finalemenet le contraire de ce qui était prévu, encore mois de ressources et de croissance. Une erreur de moitié sur l’impact de la croissance ! La Grèce ‘ (qui n’est pas cependant sans responsabilité) se rebiffe ; elle a raison. Le ministre-adjoint grec aux Finances, Christos Staikouras, a affirmé lundi que les prêteurs du pays, et en particulier le FMI, se sont trompés en matière d’impact de la rigueur sur la récession. Alors que les Grecs ont subi des « sacrifices énormes » de quelque 49 milliards d’euros depuis 2010 en échange de deux prêts internationaux successifs, « les résultats budgétaires n’ont pas été à la hauteur, car l’impact de la récession a été beaucoup plus important que prévu », a souligné M. Staikouras lors d’une conférence organisée par l’International Herald Tribune à Athènes. Depuis 2009, « le coefficient multiplicateur » des mesures de rigueur sur le recul de croissance a été « d’environ 1, au lieu de 0,5″ qui avait été retenu pour la mise au point par l’UE et le FMI des successifs plans grecs de sauvetage financier associé à la rigueur budgétaire, a détaillé le ministre, soulignant que même le FMI « le reconnait désormais ». Les médias grecs soulignaient également lundi que la cas de la Grèce, qui table pour 2013 sur une sixième année de récession consécutive, avait mis à mal les modèles mathématiques jusque là retenus pour doser les recettes de redressement des pays empruntant auprès du FMI. Pour sortir du cercle vicieux rigueur-récession-plus de rigueur, une attention particulière doit être apportée au « dosage des mesures », a souligné M. Staikouras, dont le gouvernement tente de conclure de difficiles tractations avec la troïka représentant ses créanciers sur un nouveau train d’économies conditionnant le maintien du pays sous perfusion internationale. Du fait de cette récession « sans précédent », les écarts budgétaires sont également « permanents », tandis que « même erreurs pèsent sur l’estimation du chomage », qui vient de franchir, en juillet, la barre fatidique des 25%, a ajouté le ministre.
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