Austérité-récession : le Portugal sur le chemin de la Grèce
Le gouvernement portugais a annoncé lundi d’importantes hausses d’impôts et des mesures d’économies drastiques lors de la présentation du projet de budget 2013, année qui devrait être marquée une nouvelle fois par la récession.Les mesures d’austérité que le Portugal s’est engagé à prendre en contrepartie d’une aide internationale de 78 milliards d’euros représenteront en 2013 3,2% du PIB du pays, a déclaré le ministre des Finances portugais, confirmant ainsi l’ »énorme » augmentation d’impôts annoncée précédemment. Alors qu’environ 2.000 manifestants s’étaient rassemblés devant le Parlement pour protester contre cette politique d’austérité et demander la démission du gouvernement, Vitor Gaspar a souligné que les hausses d’impôts constituaient la seule façon d’atteindre l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 4,5% du PIB, prévu dans le cadre du plan de renflouement. Ces hausses d’impôts représenteront jusqu’à trois mois de salaires pour de nombreux salariés de la classe moyenne portugaise. Lisbonne maintient par ailleurs sa prévision de contraction économique de 1% pour 2013 après une contraction attendue de 3% cette année. Les économistes estiment toutefois cette estimation optimiste au regard de l’impact qu’aura la politique d’austérité sur la consommation des ménages. « Nous n’avons pas de marge de manoeuvre (…) Un rejet du budget 2013 signifierait un rejet du plan de renflouement », a déclaré Vitor Gaspar à des journalistes. « Demander plus de temps (aux créanciers internationaux) conduirait à une dictature de la dette et à l’échec ». L’opposition socialiste a qualifié cette politique de « bombe atomique budgétaire », qui, selon eux, va à l’encontre de la croissance et de la création d’emplois, alors que le taux de chômage avoisine les 16%. Certains économistes estiment également que ces mesures, qui impliquent une baisse des retraites ou encore une taxe sur les transactions financières, pourraient entraîner le Portugal dans une spirale récessive, à l’instar de la Grèce. Les recettes générées par ces nouveaux impôts s’élèveront à 4,3 milliards d’euros en 2013, a précisé Vitor Gaspar, et représenteront 80% de l’effort budgétaire qui sera demandé sur l’année.
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