Claude Bartolone : déficit à 3%, une absurdité
Enfin un socialiste qui ne parle pas langue de bois (sur cette question tout au moins ). La règle d’or ou les 3% de Maastricht, c’est du bidon pour Bartolone. D’autres le savent mais ne peuvent le dire. On affirme avec force qu’on va restaurer l’équilibre budgétaire mais on fait la contraire d’une part en ne réduisant pas le nombre de fonctionnaires, d’autre part en imposant l’austérité. La régulation figée type Bruxelles sans tenir compte de l’environnement économique, c’est la bureaucratie à l’état pur. Claude Bartolone a donc réaffirmé dimanche soir que l’objectif de réduction des déficits à 3 % du PIB avait «un côté absurde par rapport à la situation que nous connaissons». «L’Europe ne peut pas être le continent où l’on dit: rigueur, rigueur, chômage. En même temps, il faut que la France soit très attentive à montrer qu’elle veut désendetter le pays», a expliqué le président de l’Assemblée nationale, qui était l’invité du «Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro». «Je le redis, c’est de la responsabilité des Européens, et notamment de la Commission européenne, que de dire que 3 % dans une période de croissance et 3 % dans un moment où l’Europe est confrontée à ces difficultés économiques, ce n’est pas la même chose», a-t-il insisté. Par ailleurs, Claude Bartolone a pris la défense des entrepreneurs regroupés derrière les «pigeons» et s’est félicité que le gouvernement ait reculé: «Le taux (de taxation des plus-values en cas de cession) aurait pu être décourageant pour les créateurs d’entreprise. C’était désastreux pour la relation à construire avec les entrepreneurs.» Bartolone s’est en outre déclaré opposé à l’inclusion des œuvres d’art dans l’assiette de l’ISF. «Je pense que c’est une mauvaise idée. Il faut voir ce que ça peut rapporter et coûter. Cela pourrait affaiblir la place de Paris», a objecté Bartolone. Le président de l’Assemblée s’est en revanche dit «favorable» au dépôt d’un amendement PS sur la procréation médicalement assistée (PMA) dans le projet de loi sur le mariage homosexuel, alors que le premier ministre veut renvoyer l’examen de cette qestion à une future loi bioéthique. «Ce n’est pas une divergence sur le fond mais sur la forme», a relativisé Bartolone, qui a martelé: «Nous n’avons pas une majorité godillot. Nous voulons que le Parlement retrouve tout son lustre.» Interrogé sur l’attitude des 17 députés PS qui ont voté contre le traité européen, il a estimé: «On ne pourra pas faire comme si rien ne s’était passé.» Sur le vote des étrangers, Bartolone veut «continuer à discuter» avec Jean-Louis Borloo, qui ne souhaite pas de débat. «Je souhaite ce vote», a-t-il assuré.
0 Réponses à “Claude Bartolone : déficit à 3%, une absurdité”