Espagne : une hausse de TVA qui va plomber la croissance
L hausse de la TVA décidée en Espagne doit théoriquement réduire le déficit public. En théorie, car cette hausse qui représente prés de 500 euros annuels par personne va peser sur la consommation et sur la croissance ; or l ‘Espagne est déjà en récession ; Du coup la croissance pourrait plonger encore de un à deux points. La hausse de trois points de la TVA, de 18% à 21%, décidée par le gouvernement pour réduire les déficits publics est donc entrée en vigueur samedi en Espagne, un pays qui connaît une deuxième récession en trois ans. Cette mesure, qui devrait particulièrement affecter des consommateurs déjà peu fortunés et les petits commerces aux chiffres d’affaires faméliques, fait partie d’un vaste plan destiné à réduire le déficit public de 65 milliards d’euros d’ici à 2014 et à éviter que le pays ne tombe en faillite. Mais beaucoup estiment qu’elle ne fera qu’aggraver la récession actuelle, alors qu’un Espagnol actif sur quatre est au chômage et que Madrid a déjà fait appel à l’aide internationale pour sauver ses banques. « J’ai des enfants, ma femme est malade et ne peut pas travailler, donc cette augmentation de la TVA va beaucoup nous affecter. Mais que pouvez-vous y faire ? Le gouvernement prend ces mesures et nous ne pouvons que l’accepter », constate Carlos Asis Alema sur le marché de Las Ventas, à Madrid. Selon l’Organisation des consommateurs et des usagers (OCU), cette hausse de la TVA aura pour effet d’alourdir de 470 euros la dépense annuelle moyenne de chaque famille. Le chauffage, les factures téléphoniques, les vêtements ou encore le coiffeur sont concernés par cette réévaluation. La taxe sur les tickets de cinéma ou de théâtre est elle passée de 8% à 21%, celle sur la viande rouge de 8% à 10%. De grandes entreprises comme Inditex, qui possède la marque de vêtements Zara, ou la chaîne de supermarchés Mercadona ont dit qu’ils ne répercuteraient pas cette hausse sur leurs prix afin de préserver leurs clients. Mais les plus petits magasins, à l’inverse des grandes enseignes, ne peuvent pas se permettre de réduire leurs marges et sont bien plus inquiètes des conséquences de cette hausse de la TVA, alors que la vente au détail baisse mois après mois depuis deux ans.