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Seillières, ancien président du Medef, impliqué dans une vaste fraude fiscale

Seillières, ancien président du Medef, impliqué dans une vaste fraude fiscale

 

Le 25 septembre au matin, des policiers ont perquisitionné rue Taitbout ainsi qu’au domicile d’Ernest-Antoine Seillière, président du conseil de surveillance du groupe, et d’ex-dirigeants de Wendel. Une descente menée dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juin par le parquet de Paris après les plaintes déposées par Bercy pour fraude fiscale. Une casserole de plus pour l’ex-patron du Medef. Cet été, l’AMF, le gendarme de la Bourse, a, en effet, ouvert une enquête sur un possible délit d’initié commis fin 2011 lors de la cession de Deutsch, l’une des filiales de la galaxie Wendel. Et, si cela ne suffisait pas, Seillière fait l’objet d’une plainte pour abus de bien social, délit d’initié et manipulation de cours déposé par son ancien directeur juridique, Arnaud Desclèves, licencié en juin 2009. Une cascade de procédures qui fait planer la menace d’un procès en correctionnelle. Les délits visés sont passible de cinq ans de prison et de lourdes amendes.  Comment l’ancien porte-drapeau du patronat français, à la tête d’une entreprise familiale trois fois centenaire, en est-il arrivé là? « Les enquêteurs cherchent à débrouiller cette affaire à tiroirs », confie un avocat. Une affaire qui remonte au… 11 septembre 2001. Ce jour là, un jeune banquier aux dents longues, Jean-Bernard Lafonta, prend la direction de Wendel. Le poulain du baron nettoie le portefeuille d’actifs de la vieille maison qu’il transforme à la hussarde en un fonds d’investissement à l’anglo-saxonne. Mais le brillant financier, amateur d’échecs, qui ne craint pas de s’offrir le numéro du matériel électrique Legrand, le Bureau Veritas et de monter à l’assaut de Saint-Gobain — l’AMF lui infligera à cette occasion une amende de 1,5 M€ pour « défaut d’information du marché » en 2011 —, va trébucher sur la ténébreuse affaire Solfur. Un montage financier alambiqué qui a permis en 2007 à Seillière, Lafonta, son adjoint, Bernard Gautier, ainsi qu’à 11 autres cadres de mettre la main sur 4,7% du capital de Wendel en réalisant au passage une plus-value de 254 M€ dont 156 M €, 65 M € et 35 M€ au bénéfice de Lafonta, Seillière et Gautier.  Ce tour de passe-passe financier et fiscal, vendu aux héritiers Wendel par Ernest-Antoine Seillière, fait alors bondir Sophie Boegner, la cousine du baron . Elle porte plainte mais l’enquête du juge Van Ruymbeke aboutit à un non-lieu. De son côté, Bercy ne désarme pas et, fin 2011, le fisc notifie aux 14 dirigeants de Wendel un redressement record de… 240 M€. Pour Lafonta, l’ardoise est de 100 M€ et celle de Seillière se monte à 50 M€. Pis, estimant que Seillière et consorts se sont « volontairement soustraits au paiement de l’impôt », l’administration fiscale porte plainte à son tour. D’où l’ouverture d’une information judiciaire et les perquisitions menées la semaine dernière au siège de Wendel. Désignés par le comité d’abus de droit (l’instance à Bercy chargée de rendre un avis sur le redressement), comme les « principaux initiateurs » du montage Solfur, Seillière, Lafonta et Gautier se retrouvent aujourd’hui dans le collimateur. D’autant que, simples comparses, les cadres embarqués avec eux commencent à parler. Rémunérés par le biais d’un système complexe d’intéressement, ils ont perdu gros, jusqu’à 18 M€ au total pour 7 d’entre eux, quand l’action Wendel s’effondre à partir de 2008. Alors que Seillière et Lafonta ont évité le désastre en cédant leurs actions au bon moment, « on nous avait interdit de vendre », explique Arnaud Desclèves, l’ex-directeur juridique du groupe, aujourd’hui ruiné. Il demande donc réparation à Wendel et d’autres cadres s’apprêtent à lui emboîter le pas. Une pièce, brandie au tribunal par l’avocat de Desclèves paraît accablante. En 2009, Wendel aurait, par le truchement de sa filiale luxembourgeoise Trief Corporation, proposé d’indemniser discrètement ses anciens collaborateurs et même de financer le montant d’un éventuel redressement fiscal. Un document daté de janvier 2009 dans lequel Wendel reconnaît noir sur blanc ne pas les avoir autorisés à vendre pour… « ne pas attirer inutilement l’attention des autorités fiscales françaises ». Contactés, les avocats d’Ernest-Antoine Seillière, Jean-Bernard Lafonta et Bernard Gautier n’ont pas souhaité faire de commentaire.

 

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