Institut Montagne et Peillon : la maladie de l’école primaire
Le think tank libéral dresse un bilan très sévère de la situation dans le premier cycle et d’un système qui, d’un côté, « dépense davantage pour l’éducation en pourcentage de son PIB que la plupart des pays de l’OCDE », et qui, de l’autre, présente des résultats « systématiquement inférieurs à la moyenne [...], avec des performances « toujours en baisse ». « 40 % des élèves quittent l’école primaire avec des bases trop fragiles et parmi ces derniers, de 15 à 20 % sont quasiment illettrés et le resteront », s’inquiète le centre de réflexion, qui évoque une dégradation du primaire « depuis une vingtaine d’années ». La note de l’Institut Montaigne pointe également l’échec scolaire des jeunes issus des zones urbaines sensibles (ZUS) : « chaque année, 20 % des élèves sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification (soit environ 150.000 jeunes par an) ; dans les ZUS, ils sont 29 % d’une génération ». L’école risque d’être perçue comme « le lieu d’une promesse d’ascension sociale non tenue », prévient-il, rappelant que « la France est le pays de l’OCDE où l’impact de l’origine sociale sur les résultats des élèves est le plus élevé ». Au-delà du constat, l’Institut ouvre plusieurs pistes de réflexion pour pallier les faiblesses du système. Dans un contexte de ressources budgétaires rares, « les possibilités de réallocation devraient être engagées du secondaire supérieur (le lycée) vers l’école primaire et la maternelle notamment », conseille-t-il. Le think tank souhaiterait voir la création de 15.000 places supplémentaires dans les crèches situées en ZUS, « qui pourrait être gagée sur une partie des 60.000 emplois publics que le gouvernement souhaite dédier à l’éducation ». L’Institut appelle à une stimulation précoce des capacités d’éveil des élèves et de l’apprentissage du langage, plus de pédagogie dans la formation des maîtres, et une implication renforcée des parents et des familles dans la lutte contre l’échec à l’école. Il insiste également sur une réforme du rythme scolaire, jugeant, comme beaucoup, l’année trop courte et le volume horaire hebdomadaire trop lourd. « Il est donc urgent de revenir à une semaine de cinq jours de travail [...] afin de réduire le nombre d’heures travaillées par jour », plaide l’Institut. Qui rejoint sur ce point la position du ministre socialiste de l’Education, Vincent Peillon.
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