Plan d’aide à l’Espagne : l’arlésienne !
Espagne constituerait à en croire les experts la zone de danger pour l’euro ; d’où l’impatience de certains pour que l’Espagne fasse une demande officielle. L’aide à l’Espagne est une sorte d’arlésienne, la France la souhaite, d’autres pays aussi, l’Allemagne ne la croit pas utile et l’Espagne elle-même n’en veut pas pour l’instant. Du coup, on commence à s’exaspérer à Bruxelles. Les raisons de ces positions très divergentes ; L’Espagne n’a pas l’intention de se voir imposer de trop gros sacrifices qui seraient politiquement impossibles à gérer. Elle fait donc duré le plaisir, d’abord pour obtenir des délais supplémentaires pour ses objectifs budgétaires et pour adoucir l’austérité que Bruxelles veut lui imposer. En outre elle compte sur le temps. L’effet du plan de la BCE joue encore un peu sans qu’il soit nécessaire de précipiter la demande d’aide. C’est ce que pense aussi l’Allemagne qui, elle, souhaiterait que cette aide ne soit pas nécessaire. La France voudrait que cette demande soit formulée rapidement car elle craint la contagion. L’hésitation de Madrid sur une éventuelle demande d’aide globale est « très risquée » et peut s’avérer au final coûteuse, a donc estimé lundi l’Espagnol Joaquin Almunia, le commissaire européen en charge de la Concurrence, lors d’un entretien à l’AFP. « Les autorités espagnoles doivent prendre une décision concernant un éventuel sauvetage. Ce n’est pas une décision entièrement blanche ou entièrement noire mais ce qui est très risqué, c’est de maintenir l’incertitude », a affirmé M. Almunia. »Le risque est à un moment donné que l’incertitude coûte plus cher que les décisions prises », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant qu’il « s’agit d’une décision difficile quelle qu’elle soit » pour les autorités espagnoles. « Il y a des pour et des contre », a poursuivi le commissaire, alors que la pression monte au sein de la zone euro pour que l’Espagne prenne une décision. Des frictions sont apparues récemment au sein de la zone euro, Berlin étant de moins en moins favorable à une demande d’aide de Madrid tandis que la France tout comme la Commission européenne poussent dans le sens contraire. Le gouvernement espagnol assure n’avoir pas encore pris de décision, redoutant les conditions qui pourraient lui être imposées. Sur ce point, M. Almunia a rappelé la position de la Commission, plutôt favorable à des conditions « light » en faveur de Madrid, qui s’est déjà vu accorder en juin une promesse d’aide de 100 milliards d’euros pour ses banques. Le commissaire européen en charge des Affaires économiques « Olli Rehn a dit à maintes reprises que le type de conditions que Bruxelles a en tête serait de mettre en place un calendrier précis concernant les réformes découlant des conditions macroéconomiques faites par la Commission », a rappelé M. Almunia. Vendredi, plusieurs sources européennes ont indiqué que la Commission travaillait avec les autorités espagnoles à un nouveau plan de réformes qui pourrait servir de contrepartie, si le pays se décidait à demander un sauvetage.
0 Réponses à “Plan d’aide à l’Espagne : l’arlésienne !”