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Sarkozy : un retour précipité et maladroit sur la Syrie

Sarkozy : un retour précipité et maladroit sur la Syrie

 

Sarkozy sort sans doute trop tôt de son silence ; Sur la Syrie, ce n’est pas très opportun d’une part car il s’agit de politique étrangère, d’autre part parce qu’il n’en a pas fini juridiquement avec ses anciennes relations avec Kadhafi. Trop pressé comme d’habitude et mal placé pour parler du dictateur syrien qu’il avait invité aux fêtes de 14 juillet en France.  La manœuvre politique est un peu grossière comme cette déclaration : « Hollande ne peut pas faire moins que Sarkozy : la France doit intervenir militairement pour faire cesser les massacres en Syrie », écrit le secrétaire national Philippe Juvin, dénonçant un « attentisme criminel » du chef de l’Etat. Des propos irresponsables incitant à une guerre que la France ne peut engager sans l’accord de l’ONU.  Facile pour les responsables politiques d’engager des guerres, ce ne sont pas eux qui la font et qui la finance. Fin juillet, des propos attribués à l’ancien président – mais démentis par son entourage – demandant « beaucoup plus fermeté » dans la crise syrienne, avaient suscité une réponse courroucée du ministre des Affaires étrangères. « Le seul souvenir que j’ai de l’action de M. Sarkozy avec M. Bachar al-Assad, c’est de l’avoir invité à présider les cérémonies du 14 juillet » en 2008, avait lâché Laurent Fabius.  Le responsable syrien avait aussi été reçu « avec tous les honneurs » à Paris en décembre 2010, a rappelé Martine Aubry, la patronne du PS, dans un communiqué.  L’exécutif n’a pas commenté les propos de Nicolas Sarkozy. Toutefois, dans la soirée, Matignon a rappelé qu’une aide médicale d’urgence pour les victimes des combats en Syrie allait être envoyée jeudi et samedi, et allait compléter sur le terrain « les initiatives diplomatiques de la France avec ses partenaires », pour « que cessent les exactions du régime syrien ».  C’est à gauche que la critique à la sortie de Sarkozy a été la plus sévère. Le député PS Jean-Christophe Cambadélis a jugé « inopportune et inélégante » la sortie de Sarkozy, alors qu’à ses yeux la France est « à l’avant-garde du soutien à la révolution syrienne ».  Martine Aubry a qualifié d’ »irresponsables » ses déclarations, estimant que « notre pays devrait être uni pour soutenir l’action » française.   »Ce sont des sujets difficiles, sur lesquels il faut que l’on parle d’une seule voix, pour ne pas affaiblir la France, et sur lesquels on ne doit pas chercher la polémique », a aussi déclaré Marielle de Sarnez (MoDem).   »Cela démontre (…) que Nicolas Sarkozy voulait rester présent dans la succession de l’UMP », pense encore M. Cambadélis.  Car cette première sortie de l’ancien chef de l’Etat sur le terrain diplomatique, la première depuis sa défaite – si l’on excepte une rencontre avec Aung San Suu Kyi fin juin – pose à nouveau la question de son retour sur la scène politique.   »Vous n’entendrez plus parler de moi si je suis battu », avait promis Nicolas Sarkozy lors d’un « off » avec des journalistes, en janvier en Guyane.  Mais, depuis le 6 mai, ses partisans se prennent régulièrement à rêver d’un retour aux affaires.   »Nicolas Sarkozy va revenir en force sur la scène internationale à la rentrée », croit savoir François-Xavier Weiss, secrétaire national UMP.  Pour l’un de ses anciens ministres, l’ex-président « se garde des portes ouvertes, les choses n’étant pas arrêtées dans sa tête ».

 

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