BCE : Draghi devait tout faire ; il ne fera rien
Draghi, l’illusionniste qui devait sauver les marchés n’a pas réussi son coup cette fois ; Pour la Grèce, il avait réussi à truquer les comptes lorsqu’il était chez JP Morgan ; Un joli coup de bluff qui a été le commencement des difficultés pour la zone euro. Sans doute pour le récompenser de cette manœuvre malhonnête, on l’a propulsé à la tête de la BCE. Il devait tout faire pour sauver l’euro et ne fera rien, pas avant septembre et encore pas grand-chose car les allemands ne veulent pas. Pour résumer la BCE n’a rien décidé de nouveau, elle confirme sa paralysie et la fragilité de la zone euro. La zone euro espérait éviter un été meurtrier sur les marchés, grâce à la BCE. C’est raté. «Super Mario» a déçu les investisseurs. Ils se sont vengés. Ils ont sanctionné le président de la BCE en direct, alors qu’il explicitait la décision du Conseil des gouverneurs, ce jeudi, devant la presse, à Francfort. Les taux d’emprunt espagnols à dix ans sont repassés au-dessus des 7%, ceux de l’Italie ont franchi la barre des 6%. L’euro a perdu 2% face au dollar et l’indice boursier européen Euro Stoxx, dans le vert depuis une semaine, a clôturé la journée en recul de 2,80%. La Bourse de Madrid a chuté de plus de 5%. Jugeant les taux d’emprunt espagnols et italiens «inacceptables», la BCE est d’accord pour relancer son programme d’achats de titres d’État sur le marché secondaire. Mais elle pose de telles conditions à cette intervention – non datée et non chiffrée – que celle-ci devient très hypothétique pour les investisseurs. Première condition: l’intervention préalable sur les marchés obligataires du Fonds européen de stabilisation financière (FESF) ou de son successeur, le Mécanisme européen de stabilité (MES). La mobilisation du fonds de secours européen ne va pas de soi. Elle exige une requête officielle de l’Espagne et/ou de l’Italie, une analyse de la BCE, une décision de l’Eurogroupe, un feu vert du Bundestag. Autant dire un blanc-seing de Berlin à tous les étages. Deuxième condition, et pas des moindres: un programme écrit et vérifiable d’ajustement budgétaire et de réformes structurelles durables pour le pays aidé. «Dans ce cas seulement, la BCE pourra agir», a insisté Mario Draghi, mettant lourdement l’accent sur la conditionnalité de l’aide. «Les détails de l’opération seront connus dans les semaines qui viennent. Les pays seront nommés. Et les montants précisés. Nous agirons sur la partie courte de la courbe des taux», a-t-il ajouté, excluant d’emblée des rachats de dettes à dix ans, qui font référence. Les rachats envisagés par la BCE visent les obligations à deux ans. C’est d’ailleurs le seul segment du marché obligataire qui ait bien réagi aux propos de Mario Draghi. «Pour les investisseurs, c’est le pire des mondes», estime Nicholas Spiro, de Spiro Sovereign Strategy, à Londres. «Ils n’ont aucun détail spécifique sur l’intervention de la BCE, aucun pare-feu pour la dette italienne et espagnole à dix ans, une forte résistance allemande et plus de conditionnalité, donc moins de croissance!», résume-t-il. Les exégètes de la BCE redoutent un bain de sang sur les marchés cet été. «Les semaines qui viennent vont être très difficiles», confirme Natacha Vall, économiste chez Goldman Sachs. «La Bundesbank a visiblement freiné des quatre fers, calquant sa position sur celle du gouvernement allemand», estime-t-elle.
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