La Grèce : récession, – 6.7%, deux fois plus forte que prévu
Dans l’euphorie du sommet européen, on en a oublié la Grèce. La Grèce qui n’était pas à l’odore du jour !, C’est pourtant d’après les experts patentés, le pays à l’origine de la crise financière européenne. Mais maintenant on s’en fout, c’est l’Espagne qui intéresse. La Grèce ne fait plus le buzz même avec toujours autant de problèmes financiers, les risques de contagion, son chômage à 22% et sa croissance à moins 6.7%. C’est la loi de l’actu. pourtant la Grèce s’attend à une récession pire que prévu en 2012 avec un recul attendu de 6,7% du PIB contre -4,5% prévu par la banque de Grèce il y a deux mois, et -2,8% voté initialement dans le budget de l’Etat, a déclaré mardi le ministre adjoint des Finances, Christos Staïkouras. »La situation de l’économie reste critique (…) et particulièrement difficile », a indiqué M. Staïkouras lors d’une conférence sur la croissance organisée à Athènes par l’hebdomadaire britannique The Economist. »Selon une étude du Centre de planification et de recherches économiques Kepe, le recul du PIB au premier trimestre a atteint -6,5%, au troisième il sera de -9,1% et le total sur un an de -6,7%, soit le double de ce qui avait été initialement prévu », a indiqué M. Staïkouras. Le ministre a rappelé que le chômage en Grèce a atteint 22% en mars. »Ces chiffres sont écoeurants », a-t-il déploré. La Banque de Grèce avait déjà prévu en avril l’aggravation de la récession, estimant que le Produit intérieur brut chuterait de « près de 5% » en 2012, soit plus que les estimations initiales (près de 3%), après un recul de 11% sur les deux dernières années. La Grèce connait sa cinquième année consécutive de récession, entamée lors de la crise bancaire en 2008 et aggravée depuis 2010, année du déclenchement de la crise de la dette, qui a contraint le pays à recourir à des prêts internationaux accordés par par UE, BCE et FMI. Le nouveau gouvernement grec de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras, issu des législatives du 17 juin, s’est engagé à poursuivre les réformes prévues dans le plan d’assainissement de l’économie dicté par les créanciers, UE et FMI, tout en réclamant « des changements afin de favoriser la croissance ». »Il est nécessaire de suivre des politiques orientées vers la croissance, changer les politiques injustes et les réadapter afin d’arrêter la récession » a indiqué M. Staïkouras. Il a souligné que le plan UE-FMI doit être complété par des politiques « pour favoriser l’emploi ». »Il faut se mettre d’accord le plus tôt possible avec la troïka (les experts de l’UE de la BCE et du FMI qui ont commencé mardi de contrôler les comptes grecs) pour élaborer de nouvelles politiques afin que le plan d’assainissement de l’économie soit viable », a ajouté M. Staïkouras.