Insécurité routière : enfin des facteurs explicatifs pertinents
Pendant longtemps l’insécurité routière a été un sujet tabou en France ; il a fallu des années pour reconnaitre que l’alcool et la vitesse étaient les principaux facteurs d’accidentologie. Cette fois, on affine dans une étude les autres facteurs, eux aussi jusque là un peu tabous. Alors que des millions de Français s’apprêtent à partir en vacances, l’observatoire Sanef publie mercredi la première étude* menée sur les comportements sur autoroute et dont Europe 1 a obtenu une copie. L’objectif est de pointer les comportements à risques ou inappropriés qui peuvent se traduire par des accidents « plus ou moins graves », précise le document. 1 conducteur sur trois roule au milieu. Alors que les automobilistes sont censés occuper la voie de droite lorsque celle-ci est libre, l’observatoire montre une proportion de 36 % de véhicules circulant sur la voie du milieu, soit plus d’un conducteur sur trois. L’occupation de la voie centrale peut induire pour les autres conducteurs des comportements dangereux et des manœuvres de dépassement plus délicates. Le positionnement des véhicules est encore plus inadapté la nuit car le taux de fréquentation de la voix centrale atteint 53% 1 conducteur sur 4 ne respecte pas les distances de sécurité. En temps normal, les conducteurs doivent laisser une distance de sécurité d’au moins deux secondes, soit une centaine de mètres, avec le véhicule qui les précède. L’étude révèle qu’un conducteur sur quatre roule trop près de l’autre (26%). Elle précise que 32 % d’entre eux sont souvent positionnés sur la voie du milieu. Sur ce thème, l’observatoire montre que le comportement des chauffeurs poids lourds est également inapproprié pour 16 % d’entre eux. Si un événement imprévu survient devant ces conducteurs, il leur est quasiment impossible d’éviter l’accident. D’ailleurs, un accident mortel sur deux sur autoroute implique plusieurs véhicules. 1 automobiliste sur 3 dépasse la limite autorisée. Selon les relevés de l’étude, la vitesse moyenne s’établit à 127 km/h sur l’autoroute, soit proche de la limite autorisée. La tendance aux excès de vitesse est globalement à la baisse depuis quelques années. En effet, en 2011, la vitesse excessive cause un accident mortel sur dix alors que ce facteur était la cause d’un accident mortel sur trois en 2002. Mais les excès sont encore persistants. L’étude a mesuré que 37 % des automobilistes circulent à des vitesses supérieures à 130 km/h. Pour 3% d’entre eux, des vitesses supérieures à 150 km/h ont même été observées. Contrairement aux idées reçues, la vitesse moyenne varie peu entre le jour et la nuit ainsi qu’entre la semaine et du week-end. Des clignotants absents et des dépassements dangereux. Cet avertisseur obligatoire est loin d’être rentré dans les habitudes des automobilistes. Selon l’étude, deux conducteurs sur trois ne signalent pas leur manœuvre de rabattement après avoir doublé. L’observatoire montre également que les dépassements par la droite ont encore la dent dure. En moyenne sur un trajet de 150 km, sept dépassements par la droite ont été mesurés. Les mesures ont été effectuées pendant une semaine au mois de mars sur l’A13 au km 72, situé en rase campagne dans le département de l’Eure, dans le sens Caen–Paris.