La SNCF sur la route ! Ou intermodalité dans les choux !
On sait peu que la SNCF transport maintenant une grande partie du fret sur la route avec notamment sa filiale GEODIS ; surtout depuis qu’on a supprimé des centaines de gares. Par ailleurs la filiale de transport combiné Novatrans est au bord de la faillite. En clair, le transport par rail du fret devient complètement marginal. Maintenant le fer se lance sur la route pour le transport de personnes avec des autocars. Pendant longtemps, la SNCF s’est opposée au développement des ces relations routières mais comme c’est elle qui veut les exploiter, elle y est désormais favorable. Bref d’une certaine manière ; la SNCF prouve l’obsolescence de certaines relations ferroviaires. En cause évidemment la manque de qualité et de compétitivité du train ; sujet tabou pour ne pas fâcher les cheminots ; résultat l’intermodalité en prend un sérieux coup et demeure un slogan pour les écolos naïfs qui croient encore que le ministère de l’écologie peut impulser une politique intermodale. « A nous de vous faire préférer… la route ! » On croyait les voyages en autocar ringardisés, réservés aux enfants qui partent en colonie de vacances ou aux seniors, en voyages organisés. Que nenni ! La SNCF lance ce mercredi sa nouvelle offre commerciale : des autobus long courrier qui circuleront entre Paris, Londres, Bruxelles et Amsterdam via Lille, en concurrence avec Eurolines, mais aussi Eurostar et Thalys. Ce sera moins cher que le train, mais plus long : trois heures et demi, au minimum, pour aller de Paris à Bruxelles, alors qu’il faut seulement 1h22 avec Thalys . En revanche, ça devrait être un peu plus cher que les tarifs pratiqués par le principal opérateur du secteur – Eurolines , filiale de Véolia -, qui propose, par exemple, des Paris-Londres à partir de 42 euros. Mais avec la SNCF, vous voyagerez dans des autocars tout neufs, très confortables, avec Wifi à bord en accès gratuit. Objectif : concurrencer la voiture. Et capter la clientèle qui n’est pas très pressée, plus sensible à l’attractivité des prix qu’à la grande vitesse, comme les jeunes, les retraités ou les groupes. Tous les cars passeront par Lille – et s’y arrêteront – avant de prendre la direction de Bruxelle , Londres ou Amsterdam. Cinq allers et retours quotidiens vers la Belgique sont prévus ; quatre vers l’ Angleterre ; trois vers les Pays-Bas. Ca ne se fera pas sous la marque SNCF, mais via une filiale de l’entreprise ferroviaire – une de plus -, spécialement créée pour exploiter ces liaisons routières. Le secteur du transport par autocar longue distance a décidément le vent en poupe. Une nouvelle offre baptisée « Starshipper » permettra, à partir de vendredi, de relier tous les jours Lyon à Turin, à raison de dix allers-retours par semaine. Les autocars, exploités par les Courriers Rhodaniens, relieront les deux villes, via Chambéry (Savoie) en 4h25 (contre 3h15 en voiture). En semaine, deux départs quotidiens seront possibles depuis les deux villes, à 07h00 et 14h00, avec des prix d’appel de 72 euros (aller-retour) sur Lyon-Turin et de 62 euros sur Chambéry-Turin. Le week-end, les départs et retours se feront à 17h00 au prix minimum de 52 euros sur Lyon-Turin. Deux autres opérateurs (Eurolines et Megabus, filiale du britannique Stagecoach) sont venus récemment occuper ce créneau en France, une initiative qui préfigure l’ouverture à la concurrence du marché domestique du transport de voyageurs par car.