Budget 2012 : comme d’habitude surestimation des impôts et de la croissance et sous estimation des dépenses
Pas de surprise finalement, comme d’habitude on a gonflé artificiellement les recettes fiscales et la croissance du budget 2012 et inversement on a camouflé certaines dépenses. C’est aussi ce qu’on fera pour 2013 car on voit mal comment on pourrait dégager Les 40 milliards nécessaires pour atteindre les objectifs de rééquilibrage budgétaires. Les recettes d’impôts cette année devraient être inférieures de 6 à 10 milliards d’euros aux prévisions transmises à Bruxelles, évalue la Cour des comptes. C’est autant qu’il faudra compenser dès cette année pour redresser les comptes publics. Pourquoi une telle erreur d’appréciation ? Le gouvernement Fillon a visiblement péché par optimisme : il a surestimé les rentrées fiscales et la croissance. La croissance sera inférieure aux prévisions. Le programme de stabilité évoquait un PIB en hausse de 0,7 %, alors que l’Insee table sur +0,4 % et que le gouvernement s’apprête à retenir un chiffre identique, voire inférieur. Un écart qui se traduit par une perte de recettes supplémentaire de 3 milliards. A cela s’ajoutent quelque 9 milliards que la France devra rembourser sur plusieurs années à des contribuables étrangers, suite à la censure de deux dispositifs fiscaux (le « précompte » et le régime des OPCVM étrangers) contraires au droit européen. L’addition sera surtout élevée en 2013 (près de 5 milliards). Du côté des dépenses, la droite a laissé des « cadavres dans le placard ». Elles ont été sous-évaluées, certes, mais de 1,2 à 2 milliards d’euros, sur un total de 365 milliards. Les magistrats estiment que ces dérapages sont d’une « ampleur réduite ». Et que la plupart d’entre eux sont « chroniques » : opérations militaires extérieures (200 millions), la prime de Noël (450 millions), allocation aux adultes handicapés (280 millions). A ces dépassements habituels s’ajoutent les bourses accordées aux étudiants, qui coûtent 120 millions d’euros de plus que ce qui était prévu au budget, ou les demandes d’asile (entre 55 et 100 millions). La Cour relève aussi des dépassements pour les aides au logement et les allocations de solidarité. Certaines dépenses ne pouvaient pas être prévues dans la loi de Finances initiale car elles ont été décidées ultérieurement. C’est le cas des mesures prises dans le cadre du sommet social de février (430 millions). Enfin, la Cour pointe un risque de dépassement de 300 millions sur la masse salariale des fonctionnaires. Inversement, la charge de la dette devrait être inférieure de 600 millions à la prévision, les taux étant très bas.
0 Réponses à “Budget 2012 : comme d’habitude surestimation des impôts et de la croissance et sous estimation des dépenses”