Ségolène Royal très menacée
Le PS est confronté à l’issue du premier tour des législatives à plusieurs candidats dissidents qui ont maintenu leur candidature au deuxième tour. Le cas le plus emblématique est celui de la 1ère circonscription de Charente-Maritime, où Ségolène Royal, qui brigue la présidence de l’Assemblée nationale, va se retrouver dans un duel fratricide avec un dissident socialiste, qui refuse de se désister en sa faveur. Selon des résultats officiels, Ségolène Royal a recueilli 32,03% des voix devant Olivier Falorni, 28,91%, et la candidate UMP Sally Chadjaa, 19,47%. Malgré la « main tendue, sans rancune » de l’ancienne ministre, Olivier Falorni, ex-premier secrétaire fédéral du PS, a décidé de se maintenir, ignorant la consigne de la direction du Parti socialiste appelant les candidats de gauche à se désister en faveur du mieux placé au second tour le 17 juin. « Député ancré sur son territoire » contre « candidature parachutée et imposée » Ségolène Royal « veut être candidate unique au second tour : ça c’était du temps de l’URSS, pas dans la France du XXIe siècle », a-t-il déclaré ce lundi matin sur Europe 1. « Le message qui a été adressé par les Rochelais est extrêmement clair: ils veulent d’un député ancré sur son territoire, pas d’une candidature parachutée et imposée », a-t-il dit. Tour à tour, La première secrétaire du PS sur France Inter et Harlem Désir sur Itélé, ont insisté sur le fait que la présidente de Poitou-Charentes était « arrivée en tête » au premier tour. « Nous demandons à Olivier Falorni, comme à tous les candidats de gauche arrivés en second, de reconnaître le choix des électeurs », a dit Harlem Désir, ajoutant que celui-ci ne devait « pas empêcher que la voix de Ségolène Royal puisse s’exprimer à l’Assemblée nationale ». « Il ne doit pas accepter d’être instrumentalisé par l’UMP », a-t-il insisté. « Essayer de battre une camarade, et qui plus est celle-ci, avec les voix de la droite, c’est insupportable » Martine Aubry a également rappelé la « règle » du désistement « pour le candidat de la gauche le mieux placé ». « Et quand il s’agit en plus de Ségolène Royal, qui est une très grande présidente, ancienne candidate, quand on est de gauche, on ne va pas essayer de battre une camarade, et qui plus est celle-ci, avec les voix de la droite, c’est insupportable », a poursuivi la maire de Lille, en demandant à Olivier Falorni de « retirer sa candidature ». « Il n’est pas acceptable qu’un camarade » agisse ainsi, a ajouté Martine Aubry, pour qui « on n’est pas élu avec les voix de droite pour battre notre ancienne candidate, avec les voix de droite ». Elle a jugé que « ce serait une erreur profonde par rapport à ce que Ségolène Royal représente pour notre pays, pour les jeunes », qu’elle ne soit pas présente à l’Assemblée nationale. A droite, Dominique Bussereau, le président UMP du conseil général de Charente-Maritime et ancien ministre, a implicitement appelé voter pour le dissident PS Olivier Falorni face à Ségolène Royal. Sur son compte Twitter, le patron de la droite locale a lancé un « appel aux Rochelais et aux Rétais (habitants de l’île de Ré, NDLR) pour un rassemblement Charentais-Maritime derrière le candidat de terrain », sous-entendu le dissident local.
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