La sécurité routière, une « priorité » pour Hollande mais des objectifs encore vasouillards
Le président François Hollande annonce dans une lettre à une association que la sécurité routière, dont le nouveau responsable politique a été nommé mercredi, sera une « priorité » de son mandat durant lequel l’accent sera mis sur l’alcool au volant, la prévention et la formation. Jusque-là directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, haut fonctionnaire proche de Nicolas Sarkozy, est le nouveau délégué interministériel à la Sécurité routière. Avant même son entrée en fonction lundi, sa probable feuille de route est décrite dans une lettre envoyée à la Ligue contre la violence routière (LCVR) par François Hollande le 25 avril, avant son élection. M. Hollande sera « intransigeant avec le respect des règles », notamment sur l’alcool, « principale cause d’accidents ». Il juge la présence obligatoire d’éthylotests dans les voitures « pas toujours adaptée », car « la très grande majorité des accidents est le fait de conducteurs qui savent être au-dessus de la limite légale ». Concernant les véhicules, il faudra « engager des négociations avec les constructeurs » sur leur équipement: « limiteurs de vitesse, détecteurs de fatigue, répondeurs-enregistreurs spécifiques pour le téléphone en voiture ». Il ne prévoit donc pas d’interdire le portable au volant. De manière générale, il estime que la sécurité routière doit comprendre, outre la répression, « deux autres volets » : « la prévention » et « l’éducation routière », « grands oubliés » de l’ère Sarkozy. De plus, le permis est « trop cher » et il faut changer son apprentissage fondé « sur le bachotage ». Par exemple, « certaines collectivités (…) ou associations ont mis en place des échanges de services et de prestations en contrepartie de la prise en charge partielle ou totale du permis ». Il propose également que « les volontaires en service civique bénéficient d’une aide de l’Etat pour financer leur permis ». Il souhaite aussi une formation routière « tout au long de la scolarité », surtout « pour les 15-25 ans », pour qui les accidents de la route restent la première cause de mortalité. Bref on sent que la philosophie en la matière est très vasouillarde ; ce n’est pas nouveau car le tabou automobile empêche de traiter la question de manière approfondie.
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