Banques françaises : bientôt privées de l’épargne ? Un enjeu d’une centaine de milliards
Les banques françaises redoutent que le projet du président François Hollande de réformer l’épargne réglementée en France ne les privent d’une manne de liquidité bon marché, alors que la crise de la dette dans la zone euro menace à nouveau la capacité des banques européennes à se refinancer sur les marchés. Le nouveau chef de l’Etat, qui s’est prononcé en faveur d’un pacte de croissance pour accompagner l’accord sur la discipline budgétaire approuvé par 25 des 27 pays de l’Union européenne, souhaite mobiliser l’épargne des Français pour renforcer les marges de manoeuvre financières de l’Etat en faveur du logement et du financement des entreprises. Son programme présidentiel prévoyait notamment un doublement du plafond du Livret A et du Livret de développement durable (LDD), actuellement limités à respectivement 15.300 euros et 6.000 euros. Ils sont en ce moment rémunérés au taux de 2,25%. François Hollande souhaite ainsi favoriser la création de nouveaux logements sociaux et transformer le LDD en « livret d’épargne industrie » dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Si les épargnants ne pourront qu’apprécier ces réformes, des établissements de crédit comme BNP Paribas et Société générale risquent de voir des pans entiers d’épargne quitter leur bilan pour se diriger vers la Caisse des dépôts (CDC) qui centralise en France l’épargne réglementée. 80 à 100 milliards d’euros d’épargne pourraient ainsi migrer vers la CDC. Un tel transfert serait un nouveau coup dur pour les banques françaises qui ont déjà perdu 90 milliards d’euros de dépôts l’an dernier en raison des inquiétudes des épargnants concernant l’exposition des banques à la Grèce et à la crise financière.
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