La BCE opposée à un plan de relance de la croissance
Pas question de changer de stratégie pour la BCE, pour la croissance, il faudra attendre. Attendre sans doute que la récession s’approfondisse et devienne durable. On va faire comme pour la Grèce, attendre, palabrer, mégotter. Quand on interviendra, il sera trop tard. Les responsables de la BCE estiment en effet en avoir fait suffisamment en abaissant le principal taux directeur à 1% et en procédant à deux opérations de refinancement à long terme qui ont injecté quelque 1.000 milliards d’euros dans le système bancaire de la région avec l’objectif d’éviter un tarissement du crédit. Et ils redoutent que les mesures sans précédent menées jusqu’à présent ne nourrissent un rebond de l’inflation. « Nous pensons avoir fait notre travail au cours des derniers mois, par le grand nombre de mesures conventionnelles et non-conventionnelles que nous avons prises », a plaidé vendredi Jörg Asmussen, membre du directoire de la BCE, en marge des réunions du FMI. Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) n’ont montré ce week-end aucun signe de fléchissement face à la pression internationale croissante qui voudrait voir l’institution de Francfort faire davantage pour soutenir l’économie de la zone euro.Les plus hauts membres de la BCE, qui participaient aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) ont poliment mais fermement rejeté la suggestion du FMI, qui souhaiterait voir l’institution monétaire abaisser son taux d’intérêt directeur sous 1% et se préparer à fournir de nouvelles liquidités aux banques pour limiter le risque d’une résurgence de la crise de la zone euro. « (…) Nous en prenons note, mais laissez-moi vous dire qu’aucune des recommandations du FMI n’a été discutée par le conseil des gouverneurs, du moins ces derniers temps », a déclaré vendredi le président de la BCE Mario Draghi lors d’une conférence de presse. La délégation de la BCE à Washington n’avait quant à elle rien à dire, du moins publiquement, à propos de la suggestion du secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, qui voudrait voir l’institution de Francfort jouer un rôle de soutien aux économies fragilisées de la zone euro. « Le succès de la prochaine phase de la réponse à la crise dépendra de la volonté et de la capacité de l’Europe, de concert avec la BCE, à utiliser ses outils (…) agressivement pour soutenir les pays pendant qu’ils mettent en oeuvre leurs réformes », a déclaré Timothy Geithner devant le conseil du FMI.
0 Réponses à “La BCE opposée à un plan de relance de la croissance”