Tentations masochistes des marchés ?
Les socialistes ne craignent pas d’attaque de la France sur les marchés financiers en cas de victoire de François Hollande à la présidentielle mais une réaction masochiste de certains opérateurs ne peut être écartée, a déclaré Jérôme Cahuzac, chargé des questions budgétaires auprès du candidat socialiste. Lors d’un entretien à Reuters, il a réaffirmé l’engagement de François Hollande de ramener le déficit public à 3% du PIB fin 2013 après 5,2% fin 2011, soit la même trajectoire que celle prévue par Nicolas Sarkozy, et a ajouté que le candidat socialiste avait précisé qu’il prendrait des mesures si la croissance économique était moins vigoureuse qu’espéré. « Si le choix démocratique des Français se conclut pour les marchés par une volonté masochiste de détruire de la valeur, il est difficile d’empêcher les gens d’être masochistes », a dit Jérôme Cahuzac, qui est également président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Sans exclure une telle réaction « irraisonnée, passionnelle et masochiste » à court terme, il a jugé qu’il n’y avait pas de raison de craindre un décrochage durable de la dette française. La gauche ne se laissera pas dicter sa politique par les marchés financiers, a-t-il ajouté. « Je comprends bien que les marchés financiers voudraient que les retraités aient moins de retraite, que les smicards soient moins payés et que ceux qui vivent dans la précarité connaissent une précarité plus grande encore. Nous les décevrons », a dit Jérôme Cahuzac.
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