Echec de l’emprunt espagnol et hausse des taux
Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour l’Espagne. Après avoir annoncé que l’endettement du pays allait monter à 79,8 % du PIB -un niveau jamais vu depuis au moins 30 ans -l’Espagne a raté ses émissions de dette mercredi 4 avril. Le Trésor n’a réussi à placer que 2,6 milliards d’euros de titres obligataires, alors qu’il visait un montant maximum de 3,5 milliards d’euros. En outre, le coût de financement sur les marchés est en hausse, signe que les effets bénéfiques du prêt gigantesque de la Banque centrale européenne (BCE) aux banques sont en train de s’estomper. Sur les obligations de maturité 3 ans, le taux offert aux investisseurs a grimpé à 2,89 % au lieu de 2,44 % lors de la précédente opération comparable. Sur les titres arrivant à échéance en 2016, le coût de financement s’est élevé à 4,319 % contre 3,376 %. Enfin, sur les obligations à échéance 2020, l’Espagne a dû offrir un taux de 5,338 %. La demande s’est révélée relativement faible : l’offre n’a été souscrite que 2,4 fois. Ces mauvais résultats ont entraîné une violente réaction des marchés. Le rendement des obligations espagnoles à 10 ans se tendaient de 24 points à 5,685 % en fin de matinée. Toutes les maturités de dette espagnole se tendaient dans des proportions similaires. Dans la même veine, le CDS (« credit default swap ») de l’Espagne grimpait de 20 points de base à 457 points. Cela signifie que le coût pour s’assurer sur les papiers espagnoles augmente. Les tensions se sont aussi répercutées aux banques espagnoles, ainsi qu’autres pays « périphériques » de la zone euro. Les taux à 10 ans italiens augmentaient de 17 points à 5,3 %, ceux du Portugal de 18 points à 11,46 %, et ceux de la Grèce de 78 points à 20,9 %. La situation reste donc très fragile. L’injection de 1.000 milliards de liquidités pour 3 ans de la BCE commence à montrer ses limites. La réunion de l’institution cet après-midi ne devrait dès lors pas déboucher sur des annonces de fin des mesures d’exception. Les marchés ne sont pas prêts.
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