Nicolas Sarkozy : le mépris des syndicats
Les syndicats synonymes, selon lui, d’immobilisme, de prébendes, de passe-droits, même si, opportunément, Nicolas Sarkozy fait la différence entre syndicats. Il y en aurait à ses yeux de bons et de mauvais. Par exemple, il cajole la puissante organisation agricole FNSEA ou les syndicats de médecins, cœurs de cible de son électorat. En revanche, la CFDT et la CGT (cette dernière se prononçant clairement pour un changement de Président), il ne les supporte plus. « Que ces centrales se mêlent de ce qui les regarde » martèle Nicolas Sarkozy : « Les syndicats sont la pour défendre l’intérêt des syndiqués, pas pour se mêler de la campagne électorale ». Le candidat de l’UMP met en cause notamment la CFDT de Florange, une délégation était venue à Paris pour manifester devant son QG. « Ils ont trahi la confiance des salariés » a-t-il dit à la presse locale hier. Edouard Martin, le numéro un du syndicat chez Arcelor-Mittal, est tombé des nues en lisant cette interview : « C’est un dossier qui l’emmerde ; depuis 2008, l’affaire Gandrange, il s’est complètement planté [...] pour l’instant, il a aucune solution à nos problèmes ». Alors, clairement, cette opération anti-syndicats vise à battre le rappel de l’électorat de droite et au-delà. Le candidat autoproclamé du peuple, de la majorité silencieuse face aux aristocraties de toute sorte qui bloqueraient le pays. Guillaume Peltier est le porte-parole de la campagne de l’UMP : « Les syndicats ne représentent pas l’écrasante majorité des français ; ils représentent trop souvent une minorité de salariés qui sont attachés çà leurs privilèges ». A gauche, on dénonce le mépris de Nicolas Sarkozy envers les corps intermédiaires et on pointe le risque d’un recul du dialogue social, comme la députée socialiste de Moselle, Aurélie Filippetti : « C’est 150 ans de conquête sociale qui sont tout d’un coup mis à bas ; c’est une conception de la droite la plus réactionnaire ; on se croirait revenu au temps des maitres des forges ».
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