Maurice Levy, Président de Publicis au bonus de 16 millions, serait une victime de la presse ! A quand des dommages et intérêts ?
La polémique continue d’enfler autour de Maurice Lévy, à la suite de la révélation, la semaine dernière par Latribune.fr, d’une rémunération différée de 16,2 millions d’euros que doit toucher le patron de Publicis Groupe. Lundi après-midi, le site Rue89.com a publié le témoignage d’un salarié sous couvert d’anonymat de l’agence de publicité faisant état de «directeurs» qui demandent à leurs équipes de «signer une pétition pour soutenir Maurice Lévy et justifier sa rémunération». Ce que réfute vivement, Arthur Sadoun, le président de Publicis France, interrogé par Le Figaro. «Nous en avons assez de voir les déclarations d’une personne qui livre sous couvert d’anonymat des informations erronées. Même si cela fait partie de l’instantanéité du Net, il y a des limites… Se faire l’écho d’une personne et en faire une vérité, alors que nous comptons plus de 5000 collaborateurs chez Publicis en France, cela ne me paraît ni juste ni représentatif. Nous sommes évidemment pour la liberté d’information mais nous sommes surtout pour la liberté de pensée». «Soyons clairs, personne n’a été forcé à signer quoi que ce soit. Il n’y a eu ni pression, ni motion, ni pétition, indique catégoriquement Arthur Sadoun. Si quelqu’un prétend qu’il y a des signatures, je le mets au défi de produire ce document. Par ailleurs, nous nous sommes refusés à exploiter les messages de sympathie envoyés à Maurice Lévy alors que certains ont même manifesté spontanément le souhait d’exprimer publiquement leur soutien». Il y a bien eu une communication en interne. «Une fois de plus, l’enjeu pour nous était d’informer les collaborateurs face à ce lynchage, explique Arthur Sadoun. Nous avons donc vu, et c’était un devoir en interne de faire de la pédagogie, les patrons de budgets et les directeurs généraux d’agences, qui eux-mêmes ont expliqué la situation réelle aux collaborateurs. Nous leur avons rappelé la transparence avec laquelle cette rémunération différée a été attribuée, en vertu de résolutions adoptées en assemblée générale en mai 2008, à 78 % et 99 % des votes. Il y a des informations qui sont vraies, d’autres qui sont fausses et certaines mal interprétées», insiste ce proche de Maurice Lévy. L’ampleur de la polémique tient à ce que Maurice Lévy, président du directoire de l’une grandes entreprises françaises, s’était montré favorable, l’an dernier, à une «contribution exceptionnelle des plus riches». Dans les colonnes du Nouvel Observateur, il avait, aux côtés de seize «très hauts revenus», même demandé à être davantage taxé. Mais, il y a un mois, il s’est opposé à la proposition de François Hollande de taxer à 75 % les revenus supérieurs à un million d’euros par an au nom de la «compétitivité des talents». «C’est faire preuve d’une forme de schizophrénie, dénonce un salarié du groupe. On ne peut pas tenir un certain discours et, dans les faits, toujours chercher à préserver ses intérêts personnels». Dans un communiqué diffusé vendredi, le conseil de surveillance de Publicis Groupe, présidé par sa première actionnaire, Elisabeth Badinter, fille du fondateur Marcel Bleustein-Blanchet, justifiait la rémunération exceptionnelle de Maurice Lévy par les performances du groupe depuis vingt ans. Le chiffre d’affaires de Publicis est passé de 560 millions d’euros en 1996, à 5,8 milliards fin 2001, le groupe grimpant entre temps dans la hiérarchie mondiale de son secteur du 14ème au 3ème rang, et multipliant au passage par 9 le nombre de ses employés, indique ce communiqué. Dans le même temps, la capitalisation de Publicis Groupe a été multiplié par 20. Le conseil précise que «cette remarquable expansion est due pour une large part à la créativité, l’esprit d’initiative et au travail inlassable de Maurice Lévy à la tête des collaborateurs de Publicis».
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