CGPME alliée de Hollande, le MEDEF allié de Sarkozy, finalement la logique économique, l’économie réelle contre le seul profit
Mme Parisot a choisi son camp, celui de la conservation des privilèges pour les plus fortunés. Mais je ne confonds pas Mme Parisot avec l’ensemble des entreprises. » En répondant, hier à l’issue d’une invitation de la CGPME, au soutien affiché de la présidente du Medef à Nicolas Sarkozy, François Hollande s’est posé en allié objectif de la CGPME pour défendre les PME et s’afficher comme un acteur responsable pour le prochain quinquennat s’il est élu. « Notre rôle n’est évidemment pas -encore que cette évidence ne semble pas partagée par tous -de prendre parti pour ou contre tel ou tel », avait lancé en préambule du débat le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, revendiquant, dans une pique à l’adresse de Nicolas Sarkozy, son rôle de « corps intermédiaire ». Sur le fond, François Hollande a cherché à rassurer les petits patrons, désamorçant notamment le débat sur la taxation à 75 % des revenus. « Je sais bien qu’au moment de la transmission il peut y avoir une plus-value de cession qui devra être traitée comme un revenu exceptionnel », a indiqué le candidat socialiste. Concrètement, cela signifie qu’une plus-value serait lissée sur plusieurs années, selon la méthode déjà existante « du quotient ». « Le capitalisme familial reste plus protecteur que le capitalisme financier, je veillerai à ce que ce soit préservé », a ajouté François Hollande, qui a listé quelques mesures spécifiques pour les PME : taux d’impôt sur les sociétés différencié, préservation des exonérations sur les heures supplémentaires, exonérations de cotisations plus importantes pour les contrats de génération, création d’un médiateur de la commande publique pour faire croître la part des PME, etc. Engagée dans un bras de fer avec le Medef sur la défense des PME et, au-delà, sur la pérennité de sa propre organisation (Laurence Parisot a proposé à la CGPME un « rapprochement »), la CGPME -qui a déjà reçu Eva Joly et invite ce matin Marine Le Pen, avant Nicolas Sarkozy le 10 avril -se positionne comme le patronat de proximité. « Sans la CGPME, qui représenterait le commerce de proximité confronté à la grande distribution capitalistique, les sous-traitants face aux grands donneurs d’ordre, les PME face aux banques ? », a questionné Jean-François Roubaud. En se rapprochant de l’Usgeres, qui fédère l’économie sociale, il a fait aussi le pari que la gauche lui accorderait une oreille plus attentive qu’au Medef.
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