Sécheresse exceptionnelle : en cause le manque d’eau, la température et surtout le gaspillage agricole
La campagne électorale parle de tout et de rien, très peu pas des grands problèmes comme la dette, la faillite de l’école, le rôle de l’Etat, la planification économique ou encore l’eau. Bref comme dit Cohn Bendit « on s’emmerde dans cette campagne » La pénurie d’eau, phénomène sans doute conjoncturel mais aussi structurel devrait constituer une sujet politique majeur. Car »sur certaines régions, on peut déjà parler de sécheresse », indique Cyrille Duchesne, prévisionniste pour le bureau d’études météorologiques Météo Consult. | Audrey Garric Déjà marquée par un printemps historiquement sec en 2011, la France manque de nouveau d’eau cette année, en raison de pluies largement déficitaires cet hiver et de températures supérieures à la normale. Résultat : les sols affichent un taux d’humidité comparable à une fin avril voire, dans le sud du pays, à un mois de mai habituel. Les signaux sont aussi inquiétants dans plusieurs pays autres européens, notamment dans la péninsule ibérique. Dans l’Hexagone, le déficit de pluie constaté depuis septembre, début de la période de « recharge » des nappes souterraines, se prolonge en mars, après un mois de février déjà « extrêmement sec », selon Météo France. Depuis le début du mois, il est tombé environ moitié moins d’eau (30 mm sur les 25 premiers jours en moyenne) qu’un mois de mars normal (69 mm), indique Michèle Blanchard, ingénieur climatologue à Météo France. Seule la région Nord-Pas-de-Calais a reçu plus d’eau qu’habituellement ce mois-ci, le reste du pays enregistrant des retards, en particulier dans le Sud-Est en dépit de quelques pluies localisées. Ce nouveau mois sec intervient alors que, au 1er mars, la France accusait déjà un déficit pluviométrique global de 20 % entre septembre et fin février, avec un retard plus important encore dans le Sud-ouest. Les premiers signes de sécheresse ne s’expliquent pas seulement par le manque d’eau, mais aussi par des températures assez nettement au-dessus des normales, favorisant l’évaporation, explique-t-on chez Météo France. Depuis la fin de semaine dernière, le thermomètre affiche ainsi régulièrement 5 °C de plus que les normales (13,5 °C en moyenne contre 8,8 °C habituellement) pour la température moyenne et même 8 °C de plus pour les températures maximales. Marqueur le plus pertinent pour la sécheresse, l’indice d’humidité des sols reste ainsi très bas : « Pour Midi-Pyrénées et le Languedoc, on a des sols avec une humidité comparable à celle d’un mois de mai et ailleurs en France comparable à une fin avril », constate Michèle Blanchard. « Sur certaines régions, on peut déjà parler de sécheresse », confirme Cyrille Duchesne, prévisionniste pour le bureau d’études météorologiques Météo Consult. « A l’échelle de la France, cette sécheresse est encore assez limitée », précise-t-il, mais l’épisode « débute encore plus tôt que l’année dernière » marquée par le printemps qui avait été le plus chaud depuis 1900 et le plus sec des cinquante dernières années. Pour autant, il est encore « trop tôt » pour dire si le phénomène sera aussi important cette année, prévient le prévisionniste. Reste que les signaux sont aussi alarmants du côté des nappes d’eau souterraines avec 80 % d’entre elles affichant un niveau « inférieur à la normale », selon le dernier relevé du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Deux départements franciliens, l’Essonne et la Seine-et-Marne, ainsi que le Gard sont actuellement concernés par des arrêtés restreignant certains usages de l’eau, selon le site spécialisé gouvernemental Propluvia. Le grand responsable du gaspillage de ‘eau c’est l’agriculture ; un sujet tabou, il faut dorloter les agriculteurs (et bien d’autres pour entretenir ce corporatisme qui paralyse la France) ) en période électorale. En France 80 à 90% de l’eau douce est utilisée par l’agriculture, le plus souvent en pure perte car une grande partie de cet arrosage repart immédiatement dans les nuages quand on arrose par exemple les maïs en plein jour et en pleine chaleur dans des régions inadaptées pour cette culture. Il faut 3 000 litres d’eau pour produire la ration alimentaire quotidienne d’un être humain. Les recherches portant sur l’eau virtuelle, c’est-à-dire l’eau consommée lors du processus de production, indiquent que la consommation d’eau varie considérablement selon le type de nourriture produite : un végétarien consommera indirectement 1 500 litres d’eau par jour, contre 4 000 pour un amateur de viande, surtout s’il consomme du bœuf L’irrigation, qui fournit 10 % de cette eau, constitue la principale utilisation d’eau douce dans le monde. La méthode utilisée pour l’irrigation a des conséquences significatives sur le gaspillage de l’eau. Les rampes d’arrosage, moins coûteuses en argent, perdent de l’eau par évaporation ou écoulement. Un système de goutte à goutte au niveau des racines utilise l’eau de manière plus efficace pour des frais d’installation et de maintenance plus élevés. Par ailleurs le drainage accélère le flux et certains transferts de pollution (nitrates notamment). Quand on va enfin s’apercevoir de la crise de l’eau en France, on va ressortir des tiroirs les vieilles recettes désuètes, ne pas gaspiller l’eau par exemple ne pas laver sa voiture. Alors qu’environ 10% de cette eau est utilisée par les ménages. Il y a urgence, il faut un plan pour l’utilisation l’eau en France, en Europe et à échelle du monde.
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