Taxe carbone : menacée, notamment sur les ventes d’Airbus, l’Europe recule, le business d’abord !
Bruxelles maladroite à propos d’une taxe carbone mal ficelée et inefficace se ridiculise une seconde fois en lâchant sur la pression des industriels ( voir article) est prête à modifier sa législation, entrée en vigueur le 1er janvier dernier, si un compromis est trouvé au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a annoncé Connie Hedegaard, commissaire européenne à l’Action pour le climat, dans un entretien au journal Le Monde. D’accord pour négocier, l’Europe ne renoncera pas pour autant. «Nous voulons faire preuve d’ouverture, mais le projet d’obtenir un accord à tout prix, quel que soit son contenu, ne suffira pas. Le texte devra contribuer réellement à la réduction des émissions de CO2», avertit Connie Hedegaard. Les États-Unis, qui s’opposent à cette taxe, tout comme l’Inde, la Russie et la Chine, sont également prêts à débattre du sujet lors de la prochaine réunion de l’OACI en juin prochain. Décidée en 2008 et mise en place cette année, la taxe carbone européenne a soulevé un tollé partout dans le monde. Elle frappe toutes les compagnies qui survolent l’espace aérien européen. Les 4 291 transporteurs concernés, dont 28 compagnies chinoises, ne devront la régler qu’en mars 2013. Ce qui offre à la Commission européenne et à l’OACI du temps pour trouver un accord. À cette échéance, les compagnies devront payer 15 % de leurs émissions polluantes de l’année 2012, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon les calculs de Bruxelles, la taxe devrait apporter 256 millions d’euros au titre de 2012. Début mars, la Chine avait pris la tête de la contestation en gelant l’achat de 55 Airbus dont 45 gros-porteurs A330 et 10 super-jumbos A380 représentant des contrats d’une valeur cumulée de 14 milliards de dollars (au tarif catalogue). D’autres pays menaçaient d’en faire autant. Louis Gallois, président exécutif d’EADS, maison mère d’Airbus, était monté au créneau en alertant sur les risques qui pesaient sur Airbus et en demandant à l’Europe de ne pas appliquer cette taxe. Il avait prôné une «solution concertée» (lire nos éditions du 9 mars). Heureux hasard ou volonté d’apaisement, deux compagnies chinoises – Air China et China Southern – ont déclaré jeudi soir et vendredi vouloir honorer leurs commandes d’Airbus.
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