L’Irlande retarde le remboursement de sa dette
Dublin devait rembourser 3,06 milliards d’euros à la fin mars. Mais elle a obtenu de l’Europe le report de cette échéance. L’Irlande a réussi à transformer sa reconnaissance de dette en obligations du Trésor irlandais à horizon 2025, ce qui lui permet d’allonger dans le temps ses remboursements à des taux d’intérêts plus supportables. Cette faveur européenne va permettre au pays de «regagner plus facilement la confiance des marchés», se félicite le ministre de la Dépense publique et des Réformes, Brendan Howlin. Plus globalement, l’Irlande négocie toujours avec la Commission européenne, la Banque centrale européenne, et le Fonds monétaire international, pour revoir l’ensemble de ses engagements auxquels elle doit faire face. Soit les 31 milliards d’euros qu’elle avait reçus en 2010 pour sauver la banque Anglo Irish Bank, depuis nationalisée et rebaptisée Irish Bank Resolution Corp. L’obtention de ce report n’était pas évident. Les partenaires européens, avec lesquels l’Irlande a négocié, excluent pas qu’on touche à leur conditions de prêts. Mais cette fois-ci, ils ont cédé, au risque de créer un précédent: l’Irlande est considérée comme un bon élève en matière de respect de son programme budgétaire. Même si techniquement c’est le cas, un refus européen aurait précipité la note de la dette de long terme de l’Irlande au niveau de «défaut» par les agences de notation, et relancé la crise existentielle de la zone euro. De plus, en répondant positivement à ce report, L’Europe donne aux Irlandais une raison de plus de voter «oui» au prochain référendum irlandais. L’Irlande se prononcera en effet le 31 mai sur le nouveau pacte budgétaire européen, signé début mars par 25 pays membres de l’Union européenne (tous sauf la Grande-Bretagne et la République tchèque). Ce traité met en place des règles d’or sur l’équilibre des comptes publics et prévoit des sanctions quand les déficits déraillent. Les deux précédents référendum (2001 et 2008) organisés par l’Irlande se sont soldés par des «non» – au traité de Nice puis à celui de Lisbonne -, avant que des scrutins de rattrapage ne permettent d’obtenir une adhésion. De quoi expliquer l’inquiétude européenne. Mais cette fois-ci, le gouvernement fera campagne pour le «oui». De même que le principal parti d’opposition, le Fianna Fail (centre). En revanche, le Sinn Fein (parti nationaliste de gauche) milite pour le «non», hostile à un texte qui «institutionnalise l’austérité». Selon un nouveau sondage publié dimanche, 49% des Irlandais se prononceraient cette fois en faveur du traité et 33% seraient contre. Mais 18% n’ont pas encore arrêté leur choix
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