Pour The Economist, les candidats aux présidentielles françaises sont nuls
Sous le titre « La France dans le déni », l’éditorial du numéro à paraître vendredi juge qu’il y a « plus inquiétant encore que la mauvaise foi » de l’un ou l’autre des candidats: « la possibilité qu’ils pensent vraiment ce qu’ils disent » dans leurs programmes. A l’attentisme prêté aux deux candidats face à la situation économique de la France qu’il juge « particulièrement sombre », The Economist oppose « la rafale de réformes » conduites en Italie, en Espagne ou en Grèce. « Une France léthargique et non réformée pourrait bien se retrouver au centre de la prochaine crise de l’euro », met-il en garde. »Il n’est pas inhabituel que des responsables politiques ignorent des vérités dérangeantes pendant les campagnes électorales mais il est inhabituel, ses derniers temps en Europe, qu’ils les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français », assène le journal. Et avec M. Hollande, qui, après tout, est encore le vainqueur le plus probable, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques », assure-t-il. Si le « protégé » de François Mitterrand (en français dans le texte) était élu, il « pourrait s’apercevoir après quelques semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché obligataire » français, prévient The Economist. Quant au « nombre de gens aisés et de jeunes Français qui rejoignent la Grande-Bretagne (et son impôt sur le revenu à 45% maximum), il pourrait grimper rapidement », met-il encore en garde. Pour autant, The Economist n’épargne par le chef de l’Etat sortant. « Même si c’est Nicolas Sarkozy qui est réélu, les risques ne disparaîtront pas », poursuit son éditorial. »Il n’ira pas jusqu’à proposer quelque chose d’aussi stupide que de taxer à 75% (les revenus supérieurs à un million d’euros, comme François Hollande, NDLR) mais il n’envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses publiques dont la France aurait besoin », déplore le journal. Conclusion amère de The Economist: « La France insouciante est sur le point d’être rattrapée par la dure réalité, quel que soit le président ».
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