Sernam: sursis politique ?
L’avenir des 1.600 salariés de Sernam et autant de sous –traitants (en général des artisans transporteurs) va être examiné par le tribunal de commerce de Nanterre., Un conseil d’administration de Géodis réuni lundi soir a opté pour la défense du projet, « pour autant que ses composantes soient maintenues et confirmées par le tribunal si celui-ci se prononce pour une nouvelle période d’observation », selon une porte-parole du groupe, filiale de la SNCF. Géodis propose une reprise partielle des activités de Sernam et d’environ la moitié de ses salariés (826 personnes sur 1.600). Mais il conditionne cette offre au fait de ne pas avoir à supporter le remboursement, exigé par la Commission européenne, de 642 millions d’euros d’aides illégales versées à Sernam jusqu’à sa privatisation en 2005. Selon une source proche du dossier, « les services techniques de la Commission européenne ont adressé lundi après-midi à la Sernam un avis dans lequel ils estiment qu’il y a bien +discontinuité+ de l’entreprise », condition indispensable à une éventuelle concession de l’exécutif européen. Mais ils insistent sur le fait que cet avis n’engage en rien la Commission », a ajouté la même source. En l’état, un retrait de l’offre de Géodis risquait de sceller le sort de Sernam. Son maintien ne garantit pas pour autant la survie du transporteur. Selon une source proche du dossier, la situation de Sernam se complique de jour en jour avec « une chute inquiétante du chiffre d’affaires depuis la décision de la Commission européenne d’imposer à l’Etat français de récupérer 642 millions d’euros d’aides illégales ». Selon une source judiciaire, la justice ne devrait pas nécessairement trancher dès mardi. Mais la durée du répit qu’ils pourraient accorder reste incertaine et pourrait être brève. A l’approche de l’élection présidentielle, une liquidation de Sernam viendrait au pire moment pour le gouvernement qui s’est fortement impliqué dans ce dossier, potentiellement explosif sur le plan social.
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