Après le déni d’endettement, le déni de chômage ?
Les fausses bonnes nouvelles distillées pour rassurer les naïfs (la croissance qui reprend, comme la bourse ou la baisse des taux d’intérêt) ne changeront pas la donne du Chômage. C’est le 9 ème mois consécutif d’augmentation du chômage. Le nombre de demandeurs d’emplois n’ayant pas du tout travaillé dans le mois (catégorie A) a progressé de 13.400 pour s’établir à 2,861 millions en France métropolitaine. Ce nombre est en progression de 0,5 % par rapport à décembre. Il s’agit du neuvième mois consécutif de hausse. En intégrant l’ensemble des demandeurs d’emplois, y compris ceux ayant une activité réduite (catégories B et C), la tendance est également à la hausse, même si elle est plus modeste : leur nombre progresse de 4.800 en janvier (+0,1 % sur un mois), totalisant 4,258 millions (4,5 millions avec les Dom). Ce qui fait que sur un an, le bond est de 6,2 % soit plus de 150 000 supplémentaires. Sur 5 ans, le bilan est de 1 million de chômeurs en plus..« La mauvaise nouvelle tombe chaque mois avec une régularité désarmante » titrait les Echos. On se demande en quoi la nouvelle est surprenante au point de désarmer. En fait la plupart des observateurs, la presse économique y compris sont coupables d’un déni de réalité. En dépit du déclin irréversible dans tous les domaines (croissance, dette, emploi etc.), chaque jour la presse et les analystes patentés par ceux qui les rémunèrent ne cessent de distiller des petites nouvelles positives qui seraient susceptible d’inverser le cours la pente que nous suivons. Une petite statistique aux Etats Unis, un emprunt dont le taux n’est pas trop excessif, la bourse qui remonte de quelques points et c’est l’optimisme qui reprend, l’euphorie parfois. Enfin nous voilà délivrés de nos maux ; On va pouvoir se livrer à exercice favori : le déni d’endettement. Et plus globalement le déni de réalité. La France est sans doute un des plus beaux pays du monde mais fâché avec la réalité. On aime le rêve et on a raison mais en économie le rêve est déconseillé ; Dans un pays aussi manichéen que le notre, le débat s’installe alors entre les « cassandres » et les optimistes. Un faux débat car seule la lucidité est pertinente pour l’analyse ; le mal français est surtout culturel, c’est une incapacité à accepter le réel ; Evidemment c’est valable pour les politiques qui en France, pour les grands leaders, présentent la particularité d’être complètement ignares en économie. Il en existe cependant quelques uns mais pour ceux là pas la moindre chance d’espérer la plus haute marche du pouvoir. Barre ou Rocard par exemple en en fait l’expérience. D’autres plus »contemporains » comme Migaud, président de la cour des comptes ou Arthuis ne se font sans doute guère d’illusion. Trop compétents, ils hériteront sans doute d’un petit marocain mais ne seront sollicités pour la marche suprême. Trop compétents, trop sobres, ils ne sont pas politiquement asses sexy. Il y en d’autres sans doute du même profil. En France, mieux vaut un président de la république, un ministre des finances, un ministre du budget totalement ignares en économie. Ces personnages ne sont pas idiots évidemment ; comme des acteurs, de bons acteurs, ils répètent le texte préparés ici à Bercy ou par leur conseillers. Ils s’adaptent vite, peuvent dire un jour le contraire de la veille. . Et nos analystes ? Beaucoup eux connaissent mais le réalisme n’est pas vendeur. En outre nos économistes médiatisés pour la plupart n’ont pas travaillé depuis une vingtaine d’années. On ne peut passer son temps sur les plateaux télé et s’adonner aux nécessaires travaux de recherche. Quand, ils écrivent une étude, c’est souvent le détournement du travail du doctorant. Quant à la presse, c’est du niveau de « Madame Irma », même la presse économique. En gros, on se contente de reprendre les communiqués des agences de paresse, du gouvernement, des entreprises avec quelque fois un petit commentaire. Par exemple aucun expert, aucun journal économique n’a été capable d’élaborer le moindre scénario chiffré des conséquences en cascade de la dégradation française. Si, madame Irma qui situe l’affaire entre 4 et 400 milliards. Après le déni d’endettement, le déni de crise (« on est désormais dans une phase de stabilisation économique et sociale » dixit Sarkozy et la commission européenne), pourquoi pas le déni de chômage ?
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