Par suite de bugs fréquents merci de consulter l’intégralité des infos sur le site
http://www.transportsociete.fr/
Encore un nouveau sommet européen pour rien ?
Sarkozy et Merkel en dépit de leur réunion quasi hebdomadaire semblent encore très loin de partager les mêmes perspectives. Au regard des divergences persistantes sur les aspects les plus stratégiques, on voit mal comment le sommet du 9 décembre pourrait accoucher d’un accord à la hauteur de l’enjeu de la crise. Certes les deux leaders de l’Europe parlent d’intégration budgétaire, de contrôle de sanctions mais le flou demeure sur cette question comme sur d’autres. D’abord la question intentionnelle, A. Merkel milite pour un changement de traité intégrant la nouvelle discipline budgétaire et ajoute-elle au moins pour la zone euro. Or chacun sait qu’un changement de traité exigera un délai d’au moins une année et qu’il n’est même pas certain qu’il soit ratifié par tous les Etats. Cette voie paraît complètement inadaptée au calendrier de la crise. La France est prête à accepter la discipline budgétaire et à accepter un contrôle européen. Paris veut cependant en échange une plus grande solidarité financière de l’Europe, ce à quoi l’Allemagne est opposée. Pour l’Allemagne le contrôle européen serait assuré par un ministre de l’euro (ou ministre de économie) au sein de la commission quand Paris qui ne veut pas perdre de souveraineté préfère un gouvernement politique composé des chefs d’Etat. Opposition donc sur la manière de mettre en œuvre cette supranationalité. En fait au-delà des évolutions juridiques, il faudrait se mettre d’accord aussi sur deux sujets majeurs : le rôle de la BCE et les euro-obligations. Sur ces deux points A. Merkel est très claire, elle refuse l’intervention de la BCE et la mutualisation des emprunts. En clair ni mutualisation actuelle de la dette via la BCE, ni mutualisation future via les eurobunds (ou alors une fois constatée la réalité de la discipline budgétaire, ce qui n’est pas pour demain). Dernier point de fiction, le rôle des créanciers privés. La France veut les mettre à l’abri des futurs sauvetages des Etas tandis que l’Allemagne considère qu’au contraire c’est un élément fondamental de la stabilité financière qu’elle recherche. Bref, on ne sait pas quel sera le champ géographique de cette intégration budgétaire (union économique, zone euro, zone plus réduite), on ne sait pas qui doit assumer en Europe le contrôle et les sanctions; il n’ya aura pas pour l’immédiat d’euro obligations et quant à la BCE, c’est le statu quo. Les risques sont donc grands que ce sommet accouche d’une souris. Certes on pourrait toujours convenir d’inscrire dans la loi ou la constitution des Etats le principe de la règle d’or, on pourrait définir des modalités et des institutions de surveillance. Mais si le sommet se limite à cela et renvoit à une modification du traité européen, ce sera un nouvel échec pour l’Europe. Un sommet qui pourrait s’étaler bien au-delà du 9 décembre compte tenu des divergences. Merkel considère d’ailleurs qu’il ne faut compter régler du seul coup la question de la dette et qu’il faudra une dizaine d’années pour sen remettre. Sans doute mais il n’est pas certain que les marchés et l’économie puissent se satisfaire de positions aussi inadaptées à l’ampleur et au rythme de la crise.