INSEE : Hausse des prix en novembre
Les prix à la production de l’industrie française sur le marché intérieur ont augmenté de 0,4% en novembre, en raison de la hausse des prix de l’énergie, montrent les chiffres publiés vendredi par l’Insee. Sur un an, l’indice des prix à la production sur le marché français augmente de 5,6%.Les prix des produits manufacturés et ceux des industries extractives et de l’énergie ont augmenté de 0,4% et 0,5% respectivement. Pour l’ensemble des marchés, les prix de production de l’industrie française croissent de 0,3% après +0,4% en octobre. Sur un an, la progression s’établit à +4,8% (+5,1% en octobre). Le pouvoir d’achat des ménages en cette fin 2011 et en 2012 est donc condamné à régresser de manière sensible du fait de la hausse des produits de grande consommation, de l’énergie, des impôts , de la baisse de l’Euro et du tassement de la croissance. Il est de plus en plus évident que l’indice de l’INSEE qui mesure les évolutions dans ce domaine souffre de faiblesses méthodologiques liées à sa rigidité et sans doute aussi à la volonté du gouvernement de contrôler les statistiques de l’inflation comme celles du chômage. Première observation, la structure et le niveau des dépenses des dépenses par produit est de plus en plus volatile, il est donc de plus en plus difficile d’apprécier l’évolution des prix à partir d’un panel trop figé. Pour parler simple, les consommateurs n’hésitent plus à changer de distributeurs et/ou de gammes de produits assez fréquemment pour compenser leur insuffisances de pouvoir d’achat. Les corrections de l’INSEE de ce point de vue sont insuffisantes et trop tardives. Le pouvoir d’achat rapporté par ménage va reculer fin 2011 et en 2012, ce qui n’a pas été le cas en 2009-2010. Avec la récession qui s’annonce, les hausses de salaires seront très modérées, le pouvoir achat sera amputé par les meures de rigueur décidées, exemples : augmentation du coût des mutuelles), réduction des prestations sociales. Deux éléments pèsent de manière significative sur le pouvoir d’achat des ménages en France : le prix de l’énergie et celui de l’alimentation. Pour l’alimentation (et autres produits de consommation courante) une étude de Prixing, une start-up spécialisée dans la comparaison des prix, montre que le panier de la ménagère a augmenté de 3.71% sur un an. Selon l’enquête, réalisée dans 442 magasins, le panier composé de dix-neuf références, hors fruits, légumes et produits « à la coupe », est passé de 46,66 euros à 48,38 euros entre le 15 novembre 2010 et le 15 novembre 2011. Parmi les produits ayant connu la plus forte hausse, le café en grains arabica a augmenté de 17,55%, la margarine de 11,67%, les pâtes alimentaires type coquillettes de 8,39%. « Depuis le début de l’année, les indicateurs montrent qu’il y a une hausse des prix alimentaires en grande distribution », explique à l’AFP Charles Pernin, chargé de mission à l’association nationale de consommateurs et usagers CLCV. Ce constat est corroboré par l’Institut national de la statistique (Insee), qui a fait état mardi d’une hausse des prix alimentaires de 3,2% sur un an. Depuis un an, le prix du café a augmenté de 16,8%, celui des huiles et margarines de 11%, selon l’institut. Cela en dépit de certaines baisses des matières premières, baisse non répercutées. « Les prix agricoles se sont effondrés mais les prix en rayon n’ont pas suivi », déplore le chargé de mission de la CLCV. Il faut rappeler que l’inflation sera d’environ 2.5% en 2011, l’augmentation des prix de la distribution est donc largement supérieure à cette hausse générale des prix. Autre élément qui handicape le pouvoir d’achat la hausse des prix de l’énergie. Pour les particuliers, le gaz augmentera de 4,4% au 1er janvier 2012, a annoncé mardi le ministère de l’Energie. Le gouvernement a rapidement acté la décision du Conseil d’Etat suspendant l’application du gel des tarifs du gaz de GDF Suez pour les particuliers décidé au 1er octobre ; en fait la série d’augmentation de l’énergie continue et n’est pas prête de s’arrêter. L’électricité de son coté avait déjà augmenté entre mai 2010 et juin 2011 de 6.4%, puis de 2.9% en juillet 2011. EDF a d’ailleurs prévenu, elle compte augmenter les prix de 5 à 6% par an jusqu’en 2015. Pour le carburant, la hausse a encore été très forte en 2011, de l’ordre de 15%. Deux raisons à cela. D’abord le maintien à un très haut niveau des prix du baril le Brent à Londres était encore coté ces jours derniers autour de 100 dollars. Seconde explication, les grandes sociétés pétrolières font des profits record avec la hausse du brut et on pourra le vérifier encore lors de l’arrêté des comptes de 2011. Troisième raison, l’évolution à la baisse de l’euro qui renchérit le prix du pétrole pour l’Europe puisque le prix du pétrole est fixé en dollar. On ne peut guère compter sur le gouvernement pour diminuer les taxes qui affectent ces produits. Bien au contraire la dégradation des comptes publics encourage à les augmenter, ce qui déjà se produit mécaniquement avec la seule TVA. Les hausse de énergie dépassent l’inflation et de très loin (environ 2.5% en 2011) ; elles viennent amputer un pouvoir d’achat qui ne progresse plus et donc également la consommation et la croissance.