Pétrole : pourquoi des prix record ?
Alors que la récession menace, le pétrole demeure à des prix record ; la demande mondiale en 2012 sera quasi stable. On comprend mal et les explications sur l’environnement géostratégique sont un peu courtes. Le baril de Brent de la mer du Nord s’échange quant à lui à 108,33 dollars à Londres. Un prix très proche de la moyenne des cours sur l’ensemble de l’année, 111 dollars, alors même que cette moyenne s’avère la plus importante jamais enregistrée. Les menaces d’Iran sur le détroit d’Ormuz, le printemps arabe n’expliquent pas tout. En fait, il y a une convergence d’intérêts pour maintenir le pétrole au plus haut même si effectivement les conditions d’extraction et exploitation peuvent expliquer une partie de la hausse. Les pays producteurs d’abord souhaitent tirer le maximum de leurs ressources d’autant que ces pays sont souvent engagés dans de colossaux projets de développement. Deuxième explication, la spéculation sur les matières premières ; Déçus par les marché classique des actions, et par les obligations, les investisseurs se replient sur le marché des matières premières (y compris alimentaires) en particulier le pétrole qui demeure une valeur sure car la demande varie très peu à la baisse. Troisième raison, tous les Etats engrangent des ressources fiscales considérables en ces temps de difficultés budgétaires. Les pétroliers augmentent quant eux d’autant plus leur profits que le pétrole est cher. D’autant que lors des mouvements à la baisse, il n’ya pas de répercutions à temps et en proportion à la pompe. Finalement tout le monde spécule sur le pétrole, les Etats producteurs, les investisseurs et les pétroliers. Certes le pétrole n’est pas éternel et il produits des émissions très polluantes indiscutables. Cependant sa cherté ne provoque malheureusement pas de transfert (notamment de transferts modaux dans le transport) vers des technologies plus respectueuses de l’environnement. Gérer la rareté et la pollution par le prix est une illusion d’économistes ultra-libéraux qui veulent privilégier le marché au détriment de la régulation.